Algérie

Ce n'était rien d'autre que du dopage ! Les concernés se sont exprimés mettant en cause les compléments alimentaires




Ce n'était rien d'autre que du dopage !                                    Les concernés se sont exprimés mettant en cause les compléments alimentaires
Kaci Saïd père d'une fille handicapée
«Ma vie est un enfer»
A notre confrère le Buteur, Kaci Saïd évoque ses tourments : «On se demande si les médecins soviétiques de l'époque ne nous gavaient pas de produits dopants, dangereux pour la santé, ma fille Medina, 26 ans, est handicapée mentale. Ma vie est un enfer. J'ai reçu un choc lorsqu'elle est née et cela s'est clairement répercuté sur mon parcours sportif. J'ai refusé pendant quatre ans d'avoir d'autres enfants de peur que cela ne se reproduise, j'ai souffert et je souffre encore pour elle, j'ai pensé au début que c'était la volonté de Dieu et que je devais l'accepter, certains ont pensé que cela pouvait être lié à la consanguinité entre mon épouse et moi mais cela est faux. Je suis d'origine kabyle et mon épouse est d'origine turque, il n'y aucun lien de parenté entre nous. »

Mohamed Chaïb père de 3 filles handicapées
«Le dopage est peut- être à l'origine du handicap de mes filles»
Mohamed Chaib, défenseur au sein de la sélection des années 1980, est aussi meurtri, sinon plus. Lui est père de trois filles, toutes nées avec un handicap. L'une d'elles est décédée à l'âge de 18 ans. Pour en savoir davantage sur ce mal mystérieux qui affecte sa famille, Chaïb consulte un spécialiste en France. Il raconte : « J'ai fait un passage au service du professeur Menick, et par la même occasion des analyses de mon ADN et celui de ma femme. Le professeur m'avait dit que je n'avais rien de grave et que je pouvais avoir des enfants normaux. Il m'avait demandé quel était mon métier. Quand je lui ai expliqué que je faisais partie de l'Equipe nationale algérienne des années 80, il m'a dit que le dopage pouvait être à l'origine du handicap de mes filles. »

Djamel Menad père d'une fille handicapée
«Ce n'est pas une simple coïncidence»
Troisième joueur à faire état de soupçons d'usage de produits dopants au cours de la même période, Djamel Menad. Ancien goléador de la JS Kabylie, Menad faisait partie de l'équipe qui a disputé le mondial mexicain. Lors d'un passage sur la chaîne tunisienne Nessma TV, lundi 7 novembre 2011, Menad révèle que sa fille souffre d'un grave handicap. Il confesse : «J'ai une fille âgée aujourd'hui de 18 ans. C'est mon deuxième enfant et elle est née handicapée. Je souffre au quotidien avec elle surtout qu'elle ne peut pas vivre sans ses médicaments.» «Nous sommes au moins six joueurs de l'équipe nationale à avoir au moins un enfant né handicapé, explique-t-il. Ce n'est pas une simple coïncidence, et il est temps pour nos responsables d'ouvrir une véritable enquête pour connaître la cause de ce phénomène.» «Je me souviens très bien de ce médecin russe qui nous donnait des pilules de couleur jaune que nous prenions à l'époque sans savoir quoi que ce soit, affirme-t-il à Nessma TV. Personnellement, je trouvais leur forme un peu bizarre, mais comme le médecin insistait en affirmant que c'était de simples vitamines, on les prenait alors sans aucune crainte. »

Aleksander « Sacha » Tabarchouk (physiologiste russe a travaillé avec l'EN en 1980)
«Je ne leur donnais que des vitamines»
Le Pr. Tabarchouk qui est diplômé de l'Académie de Sciences Médicales de sa ville natale en 1974, est un spécialiste de la médecine sportive. En Russie, il a occupé des postes de physiologiste dans différents sports, notamment le Hockey sur glace dans sa ville, l'équipe de Russie junior de Handball et présidé la fédération régionale de Boxe.Ce dernier dira : «Oui, j'ai travaillé avec l'équipe pour la coupe du monde, mais pas beaucoup, parce que j'ai fait beaucoup de documentation, de recherches médicales, des tests pour les gens qui travaillaient avec l'équipe. Je n'étais pas seul, il y avait d'autres spécialistes soviétiques qui ont travaillé aussi. Oui, J'ai fait tout ce qui était nécessaire ! Non, il n'y a pas eu de dopage ! Il n'y avait que des vitamines. Que des vitamines et j'ai utilisé aussi des nutriments pour les enfants, c'est tout ! J'en ai donné aux footballeurs ! C'étaient des pilules LVTO ('), c'étaient des vitamines françaises, il y en avait beaucoup en Algérie, c'étaient des vitamines, c'est tout, dans le monde entier les sportifs utilisent les vitamines».

Mourad Boutadjine, ancien journaliste et député
«La justice actionnée en cas de confirmation»
Mourad Boutadjine, ancien journaliste et député, aujourd'hui à la tête d'un cabinet d'avocats, explique avoir pris en main, via un cabinet d'avocats, le dossier des joueurs parents d'enfants handicapés. Mourad Boutadjine indique qu'il saisira incessamment les autorités, les ministères de la Santé et de la Jeunesse et des Sports, pour ouvrir le dossier et réclamer une expertise médicale. La justice sera actionnée en cas de confirmation. Les enfants de joueurs devront ainsi subir des tests et des analyses au Centre national de pharmacovigilance (hôpital Maillot), d'Alger. En cas de lien avéré entre les déficiences mentales et physiques dont souffrent ces enfants et les produits administrés à leurs parents au cours des années 1980, l'affaire serait alors portée devant la justice pour demander réparation.

Rachid Hanifi, actuel président du COA (Comité olympique algérien)
«Je pense qu'il est temps de prendre en charge ce problème»
Rachid Hanifi, actuel président du COA (Comité olympique algérien), annonce de son côté qu'il saisira le ministère de la Jeunesse et des Sports pour ouvrir une enquête. « Je pense qu'il est temps de prendre en charge ce problème. Ces joueurs, à mon sens, ont besoin de l'aide des pouvoirs publics, sachant qu'ils ont consenti des sacrifices pour honorer les couleurs nationales », affirme M. Hanifi, médecin de la sélection algérienne au début des années 1980 avant d'être écarté.


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