Algérie

CCF : Ces romancières belles et rebelles


Les femmes ont toujours cette part qui échappe à la critique. Ecrire semble être le seul moyen dont elles disposent pour ne pas étouffer dans une société qui ne leur tende pas la main. Youcef Sayeh, animateur à la radio Chaîne III, a tendu sa main à plusieurs femmes réunies au CCF d?Alger autour de deux thèmes accrocheurs par leur nouveauté ; celui de la main et ses différentes virtualités et celui du rapport conflictuel mais jamais désintéressé qu?entretiennent ces femmes-écrivaines avec le père. Le premier livre présenté A cinq mains a pour thème générique la main et les mots qui s?y réfèrent. Main dans la main, Leïla Sebbar, Emna Belhaj Yahia, Maïssa Bey, Rajae Benchemsi, Cécile Oumhani ne se sont pas fait violence pour exprimer le refoulé. Ces hôtes d?un jour raconteront leur parcours sans pour autant faire dans la nostalgie gogo. Elles rappelleront ainsi leurs apports avec cet organe présent mais dont on ignore souvent le rôle fécond. Cinq écrivains dont les liens avec la terre maghrébine ne sont pas à démontrer puisqu?elles y sont nées à la vie et ses souffrances « mettent en scène, déclinent et libèrent l?imaginaire de la main ». A cet organe, des fonctions s?y sont greffées pour dire le corps avili, la mémoire toujours en éveil malgré les carcans, les secrets que l?on cache toujours à nous-mêmes et les rapports au sacré. « Qu?elle soit outil ou figure de violence, de la rupture, de la douleur autant que de la complicité, de l?affranchissement, de l?apaisement ou du désir, ce que la main déploie et dit, c?est toujours la spécificité d?un lien, d?un(e) fil(iation), tissé(e) avec l?autre, quand ce n?est pas avec soi-même? » Les textes de ces femmes, A cinq mains, sont publiés aux éditions Chèvre feuille étoilée janvier 2007 qui se fait fort de tendre la main à des femmes créatrices. Ces mêmes écrivaines, dont les écrits ne sont jamais vains, loin s?en faut, on les retrouve dans d?autres récits écrits sur le père. Samira Negrouche, Rajae Benchemsi et Behja Traversacet ou encore Maïssa Bey et d?autres encore inventorient les différentes facettes d?un lien jamais indifférent avec le paternel. Maïssa Bey qui en a fait l?un de ses thèmes fétiches relève les rapports d?attrait qu?elle entretient avec ce père disparu mais toujours présent à travers ses écrits. « Une diversité d?histoires, de souffrances, de bonheurs ; une fresque de l?histoire d?un Maghreb du début du XXe siècle, révélée par ces filles de pères juifs, chrétiens, musulmans. Des filles écrivaines, historiennes, sociologues, psychiatres, journalistes scrutent, presque désespérément, les souvenirs verrouillés par les silences et le temps. Une quête pathétique, des textes-lettres au père, l?irremplaçable absent. »


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