Algérie

Carnet de route Culture : les autres articles



Carnet de route                                    Culture : les autres articles
Journaliste pour les Lettres françaises, écrivain, Yahia Belaskri est en Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan) pour participer au raid Brest-Pékin-Qingdao organisé par Salaün Holidays. Retrouvez chaque semaine dans El Watan Week-end son carnet de route.
Après deux jours sur les rives apaisées d'Issyk Kül, nous reprenons la route pour aller au Nord, à Bichkek, la capitale du Kirghizistan. La route est meilleure, une partie est en réhabilitation, et à l'approche de la capitale, elle s'élargit. Là, Staline et Lénine ne sont pas morts, ils veillent encore sur cette République démocratique en proie à l'instabilité. Leurs statues, imposantes, dominent tout, les êtres et les immeubles. Le musée national de Bichkek, face au siège de l'Assemblée nationale, connaît peu de visites. Quelques passagers perdus, venus admirer ce chef-d''uvre soviétique, totalement suranné. A l'intérieur, fresques et sculptures à la gloire des bolcheviks et du prolétariat côtoient des habits traditionnels et photos représentant les émeutes de 2010 qui avaient précipité le départ du président de la République d'alors. Bichkek est une grande ville d'aspect pas très avenant, impersonnelle, mais où l'on découvre, derrière un portail en fer, un restaurant ukrainien installé dans des jardins.
Une halte bienfaisante au milieu de la frénésie de la circulation. On y mange très bien aussi. Il faut reprendre la route pour rejoindre le Kazakhstan ; on n'a pas fait 10 km que la frontière est là, dressée au milieu de la route. Des dizaines de voitures, camions et bus attendent. Il faut plus d'une heure avant d'arriver devant des policiers aimables et vigilants. «França '» Oui, répondent les copains. «Muslim '» Cela s'adresse à moi ; le policier, soulagé, entame la discussion dans un anglais approximatif. Puis nous passons de l'autre côté où l'on retrouve un guide kazakh. Après les salamalecs, il se tourne vers moi : «Algérien '» Oui, oui, bien sûr. Le sourire de Batyr Essenov se fait franc et euphorique : «J'ai travaillé en Algérie, à Annaba ; j'en garde un magnifique souvenir.» C'était dans les années 80. La proximité installée, on se lance sur la route d'Almaty, ex-Alma Ata. C'est le président de la République qui a décidé de la baptiser ainsi en lui faisant perdre son statut de capitale au profit d'Astana, une petite ville du Nord où la température ne varie pas de moins 25°C l'hiver !


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