Algérie - A la une

Café littéraire de Chlef



Café littéraire de Chlef
Après l'annonce du programme par le modérateur Saâdoune Bouabdellah, Allali Miloud, Saleha Amiche, Ghazali Miloud, Izdihar vont déclamer des vers en arabe classique et dialectal.Vint ensuite le tour de l'invité du jour, M. Aà'ssa Touati qui va présenter son ouvrage Tamezguida, une enfance dans la guerre d'Algerie, co-écrit avec Regis Guyotat, ancien journaliste du Monde qui a publié notamment Afghanistan, la résistance au cœur (Denoel 1989), Le pain des Chaldéens (Actes Sud 2006). Il a effectué aussi des reportages et produit des émissions sur le Cambodge pour France Culture.le conférencier est né le 3 mai 1945 à Ouled Seddik, dans la région de Palestro (actuelle Lakhdaria). A son arrivée en France en 1969, il est embauché dans une fonderie, puis dans une grande surface comme vendeur de fruits et légumes, enfin, après une formation professionnelle, dans le bâtiment où il est devenu délégué du personnel de son entreprise. Il a pris quelques cours du soir, aidé par la vague des soixante-huitards, mais il n'a jamais été scolarisé.En ce qui concerne le contenu, Pierre Guyotat, l'auteur de la préface, écrit : «ceux qui décident et font la guerre, de loin ou de près, qu'ils l'aiment ou ne l'aiment pas, ont-ils pleine conscience de ce qu'ils déclenchent et produisent comme motifs de scandale pour l'enfant qui n'a que sa ruse pour survivre '» Aà'ssa Touati, né à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au moment des massacres de Sétif et Guelma dans le massif de Tamezguida, 40 km au sud-est d'Alger, évoque dans cet ouvrage son enfance et la découverte progressive de la guerre de libération dans son village. il décrit la manière dont ses proches l'ont traversée, en ont été victimes et en même temps acteurs. L'ouvrage a été révélé grâce à un entretien de l'auteur avec Laure Adler, dans l'émission «Tropismes» diffusée sur France O, un article dans le Monde signé Catherine Simon, dans les pages littéraires du Zeitung Vum Vollek (Luxembourg) dans un dossier de Michel Schoder, des émissions radiophoniques sur Beur FM (2013), France Bleu Orléans, un article dans l'Est Républicain signé Rachid Mokhtari (juin 2013).Tamezguida a connu une vente remarquable lors de manifestations culturelles et salons du livre. On peut citer Les rendez-vous de l'Histoire de Blois (octobre 2013) consacrés à la guerre où une lecture de passages du roman a été effectuée par le comédien Stephane Godefroy, le Sila de 2013, le Maghreb des livres en 2014 à l'hôtel de ville et le Salon du livre de Vernon en avril 2014 consacré aux «peuples de la Méditerranée».Le débat a été très intense. On a pu remarquer le haut niveau des intervenants qui, grâce à leurs questions pertinentes, ont apporté un éclairage sur l'auteur et sa création. Beaucoup des présents ont essayé de comprendre la démarche pour le moins singulière de cet écrivain qui, possèdant juste quelques rudiments du français, a pu commettre une œuvre qui a été éditée par une prestigieuse maison d'édition parisienne et a eu un très bon accueil de la part du lectorat européen. M. Aà'ssa Touati nous apporte un début de réponse avec la rencontre du journaliste du Monde qui venait d'essuyer un refus de la maison d'édition sus-citée concernant un manuscrit relatant le parcours militant d'un certain Larbi Ben M'hidi. Il propose alors à Regis Guyotat d'écrire les souvenirs d'enfance pendant la guerre d'Algérie. Le deal est accepté, dr Aà't Djida, enseignant au departement de francais de Chlef, demande des précisions sur la co-écriture et s'etonne de voir deux noms sur la couverture et seul M. Touati bénéficie des droits d'auteur et participe seul aux émissions qui lui sont dédiées.Ce dernier explique que tout cela est contenu dans les clauses du contrat. Notre professeur souligne que des problèmes pourraient surgir en cas de succession, la famille du journaliste pourrait demander une partie du produit des ventes. m. Boufellouh, directeur de CEM en retraite, a posé des questions sur le comportement des habitants de Tamezguida pendant la guerre. dr Aà't Saâda, psychologue-clinicien, note avec satisfaction que beaucoup de personnes se mettent à écrire sur la révolution. Dr Aà't Djida pense que l'ouvrage n'est pas un document historique au sens stricto sensu du terme, sachant qu'il n'a pas été rédigé par des historiens.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)