Algérie

C'est bien écrit... la poste



Qui devrait être de bien loin l'indigné dans le conflit qui oppose les postiers à leur tutelle ' Il n'y a pas de réponse en réalité dans un pays où les établissements publics semblent tout à fait virtuels face à des usagers a contrario eux bien réels. Dans la grande opacité qui «règle» le fonctionnement des établissements algériens, qu'ils relèvent de la fonction publique et/ou du secteur économique, il paraît également pour le moins ardu de déterminer où prennent effet les droits et les obligations des uns et des autres, sachant que n'importe quelle masse de travailleurs peut du jour au lendemain se mettre en marge du travail que celle-ci soit encadrée ou non. Le meilleur argumentaire est fourni toujours par ces mêmes postiers dont des représentants affirment parler pour eux auprès de la tutelle alors qu'ils sont superbement rejetés par ceux au nom desquels ils se font les négociateurs. Mieux encore, ils placent les syndicalistes au même rang que les cadres de la hiérarchie administrative. Lesdits syndicalistes étant vraisemblablement considérés comme acquis à cette dernière. Ce qui dans la majeure partie de cas similaires est la réalité, ce qui justifie d'ailleurs l'impasse caractéristique des confrontations de ce type qui ramènent dans l'arène très souvent et contre toute attente les plus importants personnages de l'institution quitte pour cela à remonter jusqu'au ministre de tutelle. Ce qui est le cas pour Algérie-Poste.
Et retour de flammes prévisible, même le ministre n'a plus de crédit auprès des râleurs et si tant qu'il puisse en avoir un tant soit peu c'est lui et lui seul qui est sollicité, non pas de s'engager par communication via les médias, mais à le faire de vive voix à une délégation des travailleurs mécontents de laquelle ne feront pas partie les syndicalistes en raison de la réputation de «renégats» qu'ils se coltinent. Comble du paradoxe, le bras de fer en cours relève du «parfait» scénario digne de la commedia dell'arte car il consiste à exiger le départ du P-dg pour incompétence et ce sont les grévistes qui l'affirment. Ce à quoi le conseil d'administration condescend en se réunissant extraordinairement pour décider de l'octroi d'une prime de 30 000 dinars mais surtout la prise en charge de l'accord conclu entre la direction d'Algérie-Poste et la section syndicale à savoir «la promotion horizontale et verticale des travailleurs remplissant les conditions requises, l'enrichissement de la nouvelle nomenclature des postes de travail ainsi que le repositionnement des travailleurs sur les fonctions réellement exercées». En prime, le ministre en personne s'engage à ouvrir, avec le partenaire social, le dossier de la révision de la convention collective dans le sens de «l'instauration d'un environnement adéquat à même de valoriser la compétence et le rendement de chaque travailleur en termes d'équité dans la promotion, l'accès aux postes de responsabilité, les salaires et primes».
Autrement un ou des engagements qui sont la parfaite expression d'aveu d'incompétence reprochée à la chaîne de commandement d'AP sachant qu'ils relèvent de la gestion basique de la carrière d'un fonctionnaire que n'importe quel agent est en mesure d'accomplir. Donc partir d'un travail routinier pour terminer dans un contentieux dont il serait légitime pour chaque usager, voire pour tout Algérien d'en connaître les retombées financières d'exiger que des têtes tombes ne serait pas trop demander. Car sur le front de nos concitoyens ce n'est pas écrit la poste.
A. L.
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