Algérie - Revue de Presse

Bouteflika, les maires et la privatisation



Le président de la République vient de remettre en cause un processus de privatisation, dont les effets immédiats ont été enregistrés il y de cela près de huit longues années.

Réuni avec les personnels des collectivités locales de l'ensemble du pays, le chef de l'Etat a renoué samedi dernier avec ses anciennes habitudes, à savoir adresser des critiques acerbes à son propre gouvernement. Si Abdelaziz Belkhadem s'était défendu de n'être pas responsable de l'action de l'Exécutif parce que, avait-il soutenu, « ce sont les ministres d'Ahmed Ouyahia », le président de la République n'aurait en principe pas droit à cette facilité de retirer son épingle d'un jeu dont est le seul à lui en avoir édicté les règles. Il est connu, et lui-même l'avait affirmé à maintes reprises, que toutes les nominations relèvent de ses prérogatives qui lui sont accordées constitutionnellement, ou alors il s'en est accaparé de droit. Les ministres des gouvernements passés, c'est-à-dire depuis 1999, et de celui actuel ont été choisis, reconduits ou limogés selon ses choix personnels. Il a même privé tous les chefs de gouvernement qui se sont succédé depuis son intronisation à la tête de la présidence de la République, de leurs droits constitutionnels, en premier celui de choisir leurs propres collaborateurs. Bouteflika revient donc avec la force du verbe, le pas alerte et le regard vif des années qui ont fait de lui le président de la République qui critique le plus un Exécutif dont il est le premier responsable. Samedi, du haut de la tribune de la coupole Mohamed Boudiaf du 5 Juillet, il avait mis toutes ses forces pour fustiger des démarches du gouvernement, auxquelles il avait pourtant donné son feu vert depuis plusieurs années. En point de mire, il avait placé les opérations de privatisation que le ministère de Abdelhamid Temmar a menées depuis 2000.

Ce n'est pas la première fois que Temmar en prend sur la tête. Pour rappel, il y a deux ans, le Président l'avait sévèrement interpellé en public, en plein écran de télévision. C'était toujours à propos d'opérations de cession d'entreprises publiques. En ce début de semaine, il récidive et remet totalement en cause le processus que Temmar en mis en branle. Première réaction du ministre à cette diatribe du Président: « Ça fait un an que je lui dis que ça ne marche pas », avait-il répondu à un de ses collègues ministre qui lui avait fait la remarque.

Connu pour faire partie du groupe restreint des ministres du Président, Temmar a toujours été son conseiller principal en matière d'économie. En 1999, il a bien été auprès de lui à la Présidence de la République pour lui souffler « l'incompétence » des holdings de l'époque et leur obsolescence pour justifier leur reconfiguration. Le Président l'a depuis toujours gardé comme seul gestionnaire de la chose économique.

 

Les curieuses remises en cause du Président

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