Bouira

Pour les travailleurs, le chef de daïra de Haïzer, nouvellement désigné, userait d'un certain autoritarisme à leur encontre.Les travailleurs et ouvriers de la commune de Haïzer (nord-est de Bouira) ont entamé, depuis trois jours, une grève illimitée, dans le but de s'insurger et dénoncer les pratiques "humiliantes et irresponsables" du chef de daïra et du P/APC. Selon les protestataires rencontrés ce jeudi, tout a commencé la semaine dernière lorsque le chef de daïra, en visite d'inspection à l'annexe de l'APC, aurait utilisé des termes "blessants" vis-à-vis d'une employée qui se servait de la climatisation pour se réchauffer. "Notre cons?ur a été rabrouée par le chef de daïra car elle se servait du climatiseur pour se réchauffer en plein hiver... il lui a intimé l'ordre de l'éteindre en des termes peu respectueux", explique l'un des employés grévistes. Pour ces travailleurs, le chef de daïra de Haïzer, nouvellement désigné, userait d'un certain autoritarisme à leur encontre. "Ce responsable exige désormais que la feuille de pointage soit directement examinée par ses soins. Nous connaissons la règlementation, et cette mesure est tout simplement arbitraire et injuste", dénoncent-ils. Et qu'en est-il du P/APC ' Selon les travailleurs, le président de l'APC aurait "tourné casaque" et serait devenu un "agent du pouvoir central". "Notre P/APC a changé envers nous. Il exécute tout ce que le chef de daïra lui ordonne de faire au mépris de ses propres employés", pestent-ils. Pis encore, il aurait, selon eux, provoqué un ouvrier professionnel (OP). Ce dernier témoignera à Liberté : "Le P/APC m'a textuellement et explicitement lancé : Vous n'êtes pas des hommes si vous ne faites pas grève. Nous exigeons des excuses publiques de la part de ces responsables. Il y va de notre honneur et de notre dignité", s'est-il exclamé. Il y a lieu de souligner que le service minimum n'a pas été assuré.Le P/APC accusePour sa part le P/APC de Haïzer, M. Chaâbane Meziane, dit être étranger à ces "allégations" et accuse à son tour les travailleurs grévistes d'être des "perturbateurs". S'agissant de l'incident du chauffage, M. Chaâbane Meziane soutiendra que l'employée en question abusait des moyens de la commune : "Je veux bien que Haïzer soit une ville froide, mais ce n'est pas la Sibérie non plus. Cette dame utilisait un chauffage à bain d'huile et la climatisation en même temps. Je qualifie cela de gaspillage, et en pleine crise, c'est intolérable". Pour ce qui est de la feuille de pointage, il affirmera que ces employés refusent de pointer. "J'ai transmis quatre rapports en ce sens. Trois au précédent wali et un à l'actuel, M. Chérifi. Ces travailleurs sont réfractaires à la réglementation", indique-t-il. Plus grave selon lui, le syndicat UGTA, auquel sont affiliés ces travailleurs, se serait désolidarisé d'eux. "Je me suis entretenu avec leur syndicat et il se démarque clairement d'eux", soutient-il. Il est vrai que lors de notre passage sur les lieux, aucun syndicaliste n'a été aperçu. RAMDANE B.