Algérie

Bouclier anti-missiles, Kosovo et élargissement de l'alliance Divergences entre la Russie et l'OTAN



La réunion du Conseil OTAN-Russie s'est terminée, hier, à Bruxelles en queue de poisson, en raison des profondes divergences qui continuent de diviser les deux parties à propos du Traité des forces conventionnelles en Europe (FCE), du statut final du Kosovo et de l'élargissement de l'Alliance vers l'Est. Le ton, hier à Bruxelles, n'était pas à l'optimisme, même si le porte-parole de l'OTAN et le ministre des Affaires étrangères russe ont voulu, par l'emploi de termes apaisants, qu'il le soit. La réunion du Conseil OTAN-Russie qui a suivi celle des ministres des Affaires étrangères (MAE) des pays membres de l'Alliance, n'a pas débouché sur quelque chose de rassurant pour le monde entier. Le porte-parole de l'Alliance a déclaré, hier, que «la rhétorique de Moscou n'a pas été bien reçue par beaucoup de membres des Alliés mais nous continuerons à discuter ensemble pour trouver des solutions à nos problèmes». C'est le retrait de la Russie du Traité des forces conventionnelles en Europe (FCE) qui met très mal à l'aise l'Alliance dans toute sa composante. Pour la précision, Moscou a fait part de sa décision de se retirer du traité en question et qu'elle la rendra effective, le 12 décembre prochain. Décision qui est loin de plaire aux Alliés qui continuent, pourtant, à soutenir dans leur grande majorité les Etats-Unis. Ces derniers ont déjà, rappelle le ministre russe, un bouclier anti-missiles en Europe et sont partenaires dans un autre avec l'OTAN alors qu'ils veulent en avoir un troisième dans cette même région. De la sorte, les Etats-Unis avec ou sans l'OTAN, la différence est presque nulle, auront cerner le monde en l'ayant sous leur oeil totalement et tout le temps. Et c'est justement ce qui pousse la Russie à vouloir se retirer du Traité des forces conventionnelles en Europe. Son MAE a déclaré, hier, dans un point de presse qu'il a animé juste à la fin des travaux du conseil qui réunit son pays et l'Alliance que «nous n'avons pas eu d'accord sur certains points mais nous pensons que les divergences entre nous peuvent être surmontées par un dialogue franc et sur la base d'un respect mutuel». Voilà pour l'optimisme. Le ministre a, cependant, fait savoir que «la Russie ne comprend pas vraiment dans quel sens se transforme l'Alliance, comment veut-elle s'inscrire dans le sens des décisions des Nations-Unies? Ni comment elle entreprend son élargissement qui va vers l'Est, alors qu'on ne veut pas que l'héritage du passé devienne une réalité». Le MAE russe a ainsi reconvoqué l'histoire qui veut que Moscou n'admettra jamais son émiettement après la chute du bloc de l'Est et sa disparition en tant qu'Union soviétique. Au quartier général de l'OTAN, l'atmosphère rappelle, à des degrés moindres bien sûr, ce que retient l'histoire de cette période et surtout de celle de la guerre froide. Une période que la Russie refuse d'entrevoir -elle y perçoit de grands indices- à travers les ambitions d'élargissement de l'Alliance vers les pays qui lui ont été retirés sous les effets des «complots ourdis des Occidentaux». Pays qui s'apprêtent à adhérer ou à devenir des partenaires à part entière de l'OTAN. Moscou refuse, par ailleurs, ce que les Alliés prévoient pour le Kosovo à savoir l'indépendance sans accord préalable entre Belgrade et Pristina. «Ceux qui veulent l'indépendance du Kosovo veulent en faire un précédant grave dont les conséquences seront dramatiques pour le monde entier», a-t-il déclaré. Il estime que «les Occidentaux s'aventurent ainsi sur un terrain glissant sans en évaluer les conséquences qui sont imprévisibles et il n'y aura pas de stabilité dans la région». Il appelle ceux «qui bloquent les négociations de laisser les parties en conflit discuter entre elles pour arriver à une solution consensuelle». Pour ce qui est de l'Iran -encore une divergence de taille avec les Alliés- la Russie se déclare confiante dans ce que fait l'AIEA et dans ce qu'elle dit à propos du manque de preuves de la détention par l'Iran d'armes nucléaires. Elle tient à ce que l'agence d'El-Baradei continue de travailler sans être perturbée. Le ministre russe a, d'autre part, évoqué la rencontre des Palestiniens et des Israéliens à Annapolis. Il a fait savoir que Moscou est prête à en accueillir une deuxième, du même genre, pour aider à trouver une solution au conflit israélo-arabe et permettre aux Palestiniens de créer leur Etat d'ici à la fin 2008 «comme cela a été dit aux Etats-Unis». Après le ministre russe, ce fut à la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice d'animer une conférence de presse «expéditive», au cours de laquelle elle a confirmé les divergences avec la Russie mais en atténuant l'importance.
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