Algérie

BORDJ MOUSSA À Béjaïa



Le musée de la ville en restauration Le musée de Béjaïa fera peau neuve. Le projet de restauration et d?aménagement est confié par la direction de la culture, maître de l?ouvrage, à un bureau d?études local drivé par l?architecte Arezki Mokhtari, qui a fait ses premières armes à la circonscription archéologique de la wilaya. Le détail est d?importance eu égard à la nature du bâtiment : un fort impérial datant de l?occupation espagnole au XVIe siècle. Bordj Moussa - c?est le nom que les Turcs lui ont attribué -présente des dégradations bien apparentes. Un affaissement de terrain sur le parvis attenant a provoqué une fissure sur toute la hauteur de la façade nord. Toujours à l?extérieur, des poussées végétales sur les murs dénotent du degré d?inconsistance des joints. A l?intérieur, il règne une forte humidité, ce qui est peu recommandé pour la conservation des ?uvres exposées. M. Righi et Mme Haddad, respectivement responsable et architecte de la circonscription archéologique de Béjaïa, attribuent les causes de l?hygroscopicité (humidité régnante sur les lieux) à des infiltrations d?eau par les fissures lardant les murs. Les deux cadres du musée attendent du projet un drainage périphérique conjugué à un revêtement étanche à réaliser dans les galeries souterraines parcourant le vieux fort. Le musée étant un organe consulté dans l?étude et l?exécution du projet, M. Righi et Mme Haddad entendent gagner le difficile pari de reproduire l?aspect original des lieux et de respecter les normes muséographiques en vigueur dans le monde. Dans ce propos, l?on nous informe avoir instruit l?étude d?un décapage du revêtement à la tyrolienne, du traitement des joints et du remplacement du carrelage en granito par un matériau plus compatible. La deuxième exigence concerne les annexes dont la carence fait qu? « on ne peut pas parler véritablement d?un musée ». Pour la première consultation, les deux techniciens préconisent l?aménagement intérieur de deux salles : l?une pour faire office de laboratoire de restauration des objets conservés et l?autre de réserve. Nouvelles annexes Dans les halls d?exposition, les interventions auront pour finalité une mise en valeur des ?uvres et objets exposés. L?éclairage, la température ambiante, les socles de présentation sont quelques-uns des aspects qu?il faut remodeler. L?extérieur présentant un dénivellement sera partagé en une esplanade sur le côté sud et un jardin épigraphique, pourtour d?une place publique sur le côté nord (face à l?hôpital Frantz Fanon). Le contrebas recevra une salle de projection et de conférences et des boutiques souvenirs où l?on pourra se procurer des copies des objets exposés. Un budget de deux millions de dinars est alloué à la phase étude du projet qui comprend trois étapes : état des lieux (monographie historique du fort et nature des dégradations), diagnostic (sondages et expertises) et restauration induite. Le délai imparti à l?étude est de six mois. Par la suite doit intervenir la réalisation qui reste tributaire du montage financier qu?exigerait l?importance du volume des opérations arrêtées. M. Righi espère « un engagement rapide des travaux ». Il évoque par ailleurs le cas du fort Abdelkader, jouxtant le port de Béjaïa, dont « les travaux de restauration ne sont pas encore lancés alors que l?étude est terminée voilà plus d?une année ». En attendant cette « grande toilette », nous avons retrouvé le fort Moussa assiégé par les plantes sauvages. Le responsable de la circonscription archéologique nous apprend que les services de l?APC « ont été sollicités à maintes reprises pour un désherbage, en vain », se désole-t-il.


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