Algérie

Blida Des logements qui tardent à venir


Les demandeurs de logements sont sur des charbons ardents, se rendant chaque jour devant les sièges des APC, pour voir si les listes des bénéficiaires ont été rendues publiques. Que ce soit à Blida, l'Arbaa, Meftah ou El-Affroun, les chantiers de construction de logements sociaux ont poussé comme des champignons, sous l'attention soutenue du wali qui effectue des inspections. Il y aurait quelque 3.000 unités qui vont être distribuées dans un proche avenir et la tension a atteint son paroxysme chez les citoyens, surtout que les membres des commissions d'attribution sillonnent chaque jour les quartiers, entrant dans les demeures des uns et des autres, posant moult questions et essayant reconnaître les demandeurs vraiment dans le besoin de ceux qui ont fait un commerce des logements sociaux, usant de mille stratagèmes pour bénéficier à chaque fois d'un logement social et le revendre à coup de centaines de millions. D'ailleurs, c'est une des raisons qui a poussé les pouvoirs publics à confier la présidence de la commission d'attribution aux chefs de daïra. En tous les cas, nous avons remarqué que les distributions des logements sociaux effectuées par les chefs de daïra ont été plus équitables, comme en témoignent le peu de mouvements de contestation et le nombre de recours qui est allé decrescendo, jusqu'à atteindre un taux infime. Parmi la population des communes où des logements sociaux vont être bientôt attribués, nous avons essayé de recueillir les impressions de quelques citoyens, demandeurs ou non. Pour les demandeurs, tous s'attendent à voir leurs noms figurer parmi les heureux attributaires et se disent décidés à aller loin s'ils se rendent compte qu'ils ont été lésés : «si je constate qu'ils ont donné à flène, je ne me tairais que lorsque je les aurais fait suer» nous a déclaré l'un d'eux, alors qu'une femme divorcée avec 3 enfants et vivant chez son frère dans un petit village affirma : «j'ai l'intention d'aller avec mes enfants mettre une tente en face de la mairie et je n'en bougerais que lorsque je verrai mon nom parmi les autres bénéficiaires, j'habite chez mon frère et sa femme me fait voir de toutes les couleurs». Pour d'autres, il faut coûte que coûte qu'ils aient un logement car, certains sont vraiment dans des situations très difficiles et vivent un véritable calvaire, comme cet enseignant habitant dans une cantine scolaire divisée entre 7 personnes, n'ayant qu'un espace de 6mx7m sans aucune ouverture sauf la porte d'entrée et une fenêtre du même côté, sans aucune aération, de sorte qu'il est obligé d'allumer les lampes toute la journée et, d'après ce qu'il a affirmé, dès qu'il pleut l'eau s'infiltre de partout, et le plafond de la pièce où il dort est comme une passoire de sorte qu'il est obligé de mettre un nylon sur la couverture : «j'ai peur que le plafond s'écroule sur moi quand je dors et que j'entends l'eau tomber goutte après goutte, c'est comme si je me trouvais dans une cellule et qu'on me tortuait», a-t-il tenu à préciser avant de continuer, d'une voix amère : «j'ai fait plusieurs demandes, mais sans jamais recevoir de réponses, ni même la visite d'une quelconque commission. Heureusement que dorénavant ce sont les commis de l'Etat qui sont chargés de dresser les listes des bénéficiaires et que nous avons remarqué que les noms des bénéficiaires sont bel et bien des personnes dans le besoin». Il y a ceux qui font des pieds et des mains, emploient toutes les ruses, font intervenir tous ceux qu'ils connaissent pour bénéficier d'un logement social et vendre le pas-de-porte pour plus de 200 millions anciens, d'autres louent leurs appartements ou leurs villas à des tiers, vont habiter chez des parents ou carrément dans un bidonville et «souffrir» deux ou trois ans, pour bénéficier d'une habitation décente qu'il s'empresseront de céder à d'autres contre espèces sonnantes et trébuchantes et aller squatter un autre bidonville dans une autre commune et vivre ainsi, tels des charognards qui attendent patiemment que la bête meurt pour la dépecer tranquillement.
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