Algérie

Bien mal acquis ne profite jamais




Bien mal acquis ne profite jamais
La vente de 21 demeures de proches de Leïla Ben Ali a débuté. Celle des 514 autres immeubles saisis risque de s'éterniser... Ainsi, quatre ans après la révolution, Tunis amorce enfin la dispersion des biens immobiliers du clan Ben Ali, en commençant par ceux que détenaient les Trabelsi, via Gammarth immobilière.Les trois villas mises en vente par appel d'offres, le 5 juin, étaient toutes occupées par des membres de la famille de l'ex-première dame Leïla Trabelsi. L'immense villa Coréal (1 750 m2), à Gammarth, appartenait selon Maghreb Confidentiel à Hela Belhadj, l'épouse de Mourad Trabelsi, un frère de Leïla. Non loin de là, El Baraka (570 m2) était occupée par un neveu de cette dernière, le roi de la nuit Houssem Trabelsi. Mais le vrai joyau est la résidence El Ons, de même superficie, posée sur 1 000 m2 de terrain avec une vue imprenable sur la baie de Tunis et les îles Zembra et Zembretta. Elle appartenait à Moncef Trabelsi, le frère aîné de Leïla, mort en prison en 2013. En vente depuis le 15 mai, le palais Chams Essaada (2 400 m2), à Sidi Bou Saïd, devait être le Versailles de Belhassen Trabelsi. Ce frère de l'ex-première dame, qui avait consacré plusieurs millions d'euros à sa construction, a dû se réfugier au Canada peu avant la fin du chantier. D'autres cessions doivent suivre rapidement. Le contrôleur général des finances Ather Chaabane, qui a pris en début d'année la direction de Gammarth immobilière, a demandé à la direction des contentieux de l'Etat, à la mi-mars, d'accorder la mainlevée sur les 21 villas et immeubles que détenait cette société - propriété des Trabelsi - lorsqu'elle a été saisie en 2011. Ce sésame, signé par le juge contrôleur de la confiscation, est nécessaire pour lancer l'appel d'offres de cession. Outre les quatre biens déjà sur le marché, huit mainlevées ont été accordées en avril et mai, d'après nos informations. Les autres semblent en bonne voie. Mais la dispersion du patrimoine de Gammarth immobilière pourrait bien n'être qu'un feu de paille. La mission assignée à la société après sa saisie (la gestion et la vente des terrains et immeubles pour le compte de l'Etat) s'étend aussi, en principe, aux avoirs immobiliers confisqués aux autres branches du clan Ben Ali : 514 biens, dûment répertoriés par le ministère des Finances. Mais la décision de les céder est du ressort exclusif de la Commission nationale de gestion des biens confisqués, présidée par le ministre des Finances. Or celle-ci n'a encore pris aucune décision ni commencé à transférer leur propriété à Gammarth immobilière. La commission devra d'ailleurs au préalable reprendre le contrôle de la plupart de ces biens, dont la gestion avait été confiée dans la précipitation postrévolutionnaire à une centaine de juges, qui ont eux-mêmes nommé des administrateurs judiciaires et des experts-comptables.




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