Algérie

Béjaïa



Les éboueurs protestent En grève depuis le 26 juin dernier, les éboueurs de la ville de Béjaïa affiliés au Snapap ont observé un sit-in devant le siège de l?APC, répondant ainsi à l?appel lancé par leur syndicat. Les revendications qui datent de 2002 selon M. Ali Yahia, le coordinateur des sections syndicales de la commune, ont surtout trait aux conditions de travail « à la fois mauvaises et insuffisantes », à la gestion « anarchique » des effectifs et à la « précarité » de la prise en charge sanitaire et de l?hébergement. Les effectifs sont jugés « insuffisants », vu l?importance de la tâche impartie (au dernier recensement Béjaïa compte 167 000 habitants), bien qu?il y ait eu récemment l?embauche de 60 agents et 18 chauffeurs supplémentaires (ces nouvelles recrues ne sont pas grévistes car encore stagiaires). A cet aléa s?ajoutent des « réductions quasi quotidiennes des équipes avec l?affectation temporaire d?éboueurs à d?autres tâches en dehors de leur service », s?insurge-t-on. On dénoncera « une surcharge de travail pour les agents en place pour compenser l?absence des travailleurs réaffectés ». La « saturation » atteint son paroxysme avec la délivrance au compte-goutte des congés annuels. « Certains agents n?y ont pas bénéficié depuis 2 ou 3 ans », affirmera M. Ali Yahia, responsable de la section communale ajoutant que « la crainte de sanctions oblige souvent à la résignation ». S?appuyant sur un rapport du médecin de travail, les travailleurs du service demandent que soit assuré « un minimum d?hygiène » au niveau du local d?hébergement et un suivi médical systématique. Face à toutes ces demandes, « au lieu de répondre par le dialogue, l?administration privilégie plutôt les pressions allant jusqu?à laisser le parc du service nettoiement d?Ighil Ouazoug se transformer en dépôt d?ordures en tous genres », déplorent Ali Yahia et Mustapha Abid. effectif insuffisant Mais le fossé s?est davantage creusé entre les syndicalistes et les élus municipaux lorsque le vice-président chargé des finances aurait été pris à partie physiquement lors d?un piquet de grève. L?incident avait conduit à la suspension de 4 délégués syndicaux à qui on aurait « arbitrairement » attribué le mauvais geste. Le sit-in observé avait donc pour autre objectif la réintégration des mis en cause. M. Sadou, secrétaire de wilaya du Snapap, a offert sa médiation pour trouver une issue au conflit dont la population, par ricochet, en supporte les retombées. Les stagiaires à leur poste tentent de combler l?absence des grévistes en travaillant jour et nuit, mais des tas d?ordures débordent des niches de ramassage à longueur de journée. L?autre élément opposant la section syndicale à l?assemblée communale est la possibilité d?une privatisation de l?activité. Le Snapap s?élève contre cette option, et celle prévoyant cession zonale. Même la complémentarité entre les deux secteurs est battue en brèche, craignant plutôt un « favoritisme » qui ferait creuser l?écart dans l?efficacité (les moyens mis à la disposition du service par l?APC étant « précaires »), ce qui conduirait à terme à « une disqualification et au renvoi de tous les effectifs », craint-on du côté des éboueurs. En attendant, une issue à la grève est possible, dit-on, à la condition de la mise en place d?une commission mixte, syndicat/élus, pour le suivi de l?exécution des améliorations revendiquées.



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