Algérie - Revue de Presse


Aboudaou, un campus à sécuriser Des milliers d?étudiants accompagnés de leurs enseignants ont assisté, mercredi dernier aux obsèques du jeune A. Mustapha, fauché lundi dernier par un camion non loin du portail du campus universitaire d?Aboudaou. Les commerçants du quartier d?Ighil Ouazzoug à Béjaïa, lieu de résidence du défunt, ont pour leur part baissé le rideau en guise de solidarité avec sa famille. La communauté universitaire, manifestement ébranlée comme elle le fut en 1998 après l?agression mortelle qui a ciblé un enseignant, à quelques pas du portail du campus de Targa Ouzemmour, considère l?accident comme la concrétisation néfaste de toutes les craintes exprimées depuis l?ouverture du nouveau campus, il y a une année, et rappelle, à travers l?émouvante et non moins imposante marche organisée, que des mesures de sécurisation du site avaient été en vain réclamées à qui de droit. L?accident, survenu le lendemain d?une journée de protestation menée par les étudiants résidents et n?ayant pas jusqu?alors accédé aux chambres universitaires pour cause de saturation des cités, confère une épaisseur encore plus dramatique aux revendications des étudiants souvent confondus en des données statistiques par ailleurs à peine maîtrisées. Le campus d?Aboudaou, implanté à l?extérieur de la ville, à l?orée de voies de circulation rapides, comme l?est d?ailleurs la cité universitaire d?Iryahène à quelques virages de là, avait dès le départ fait naître des appréhensions quant à l?organisation des déplacements des étudiants et de leurs mouvements dans le périmètre. Dans le sillage d?un accident mortel survenu l?été dernier sur ce tronçon de la RN9, les quelques habitants des lieux nous avaient témoigné leur calvaire, puisqu?il est arrivé que leurs maisons soient frôlées par des véhicules fous, lors d?accidents ou d?incidents routiers moins graves. S?il demeure possible que les résistances exprimées, notamment par des enseignants dont les facultés ont été déplacées vers le nouveau campus, procèdent un peu de la coquetterie (comme diraient certains responsables de l?administration) vu l?état de saturation du campus historique de Targa Ouzemmour, il est difficile aujourd?hui de défendre que la structure d?Aboudaou est dotée des commodités périphériques nécessaires, en l?occurrence celles qui intéressent la sécurité des étudiants et des personnels. Une situation aggravée par l?insuffisance des moyens de transport affrétés par l?administration des ?uvres sociales sur le site. Cette carence conduit les étudiants, en effet, à recourir à des navettes de transport privé qui, naturellement, n?ont pas les mêmes itinéraires d?accès à l?intérieur de l?université ou de la cité de résidence. C?est ainsi que l?usager se retrouvera obligé de traverser ou de quêter son bus à l?orée de la route en prenant le risque de finir comme le malheureux A. Mustapha.



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