Algérie

Batata III, le retour de la revanche


L'année dernière, quand la pomme de terre avait grimpé les cieux pour arriver à 70 DA, l'Algérie fut presque au bord de l'émeute. Chacun était en colère contre l'inefficace politique agricole et les milliards dépensés, les ministres concernés se renvoyaient la balle et la crise politique était à son summum. Oubliant le chômage, la malvie, le chou fleur et le terrorisme,le débat central du pays tournait autour de la pomme de terre nouvelle, nouveau plat du nouveau pauvre. On en importa alors des quantités astronomiques et offrit des facilités à des convoyeurs de containers, que l'on appelle ici importateurs.Puis la pomme de terre retomba autour de 30 DA et l'affaire se calma. Quelques frites-omelettes plus tard, le même problème ressurgissait. Aujourd'hui qu'elle est de nouveau à 70 DA, la pomme de terre ne fait plus parler personne. Que s'est-il passé ' Les Algériens sont-ils devenus riches ' Ont-ils arrêté de manger des pommes de terre ' Contactés par sms, les sociologues et les agriculteurs du pays n'ont pas donné de réponse. Pendant que les seconds continuent à engranger des bénéfices avec la pomme de terre tout en mangeant du beefsteak, leurs dettes ayant été effacées, les premiers sont (re)passés au couscous ancestral pour éliminer la question. Pourtant l'histoire avance ainsi ; le citoyen pousse par mécontentement, ce qui pousse les pouvoirs publics à trouver les solutions pour effacer le mécontentement. Mais comment fonctionne l'Algérie ' Mystère. Ou comme un plat de frites. Si l'huile est trop chaude, les frites brûlent et c'est l'émeute généralisée. Si elle ne l'est pas assez, les frites deviennent molles et rien ne se passe. Il n'existe pas d'entre deux et d'huile à la bonne température. Pourquoi ' Peut-être parce qu'on importe aussi l'huile. Donc, il faut aussi planter de l'huile. On n'est pas sortis du cauchemar alimentaire.


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