Algérie

Bannissement


La presse algérienne a rapporté l?information d?une soixantaine de ressortissants algériens détenus dans les prisons libyennes lesquels ont entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions inhumaines de leur incarcération avant de suspendre leur mouvement par peur des représailles des autorités libyennes. Poursuivis pour trafic de drogue, ces ressortissants algériens dont certains ont été condamnés à des peines allant de la peine capitale à la réclusion à perpétuité, en passant par l?amputation de la main ? deux femmes sont touchées par cette dernière sentence ? ont déploré l?indifférence totale affichée par les autorités algériennes face à cette affaire. A en croire des témoignages de certains d?entre eux, la représentation diplomatique algérienne à Tripoli aurait brillé par son silence ne daignant même pas rendre visite aux prisonniers algériens, refusant de leur assurer une assistance juridique auprès des tribunaux libyens comme l?imposent pourtant la réglementation sur le statut et le fonctionnement de nos missions diplomatiques à l?étranger. Il est pourtant exigé de ces dernières la protection et la préservation, en toute circonstance, de la dignité des ressortissants algériens à l?étranger en leur assurant soutien moral et matériel. Du fond de leurs geôles, nos compatriotes attendent désespérément une réaction, un geste des autorités algériennes en vue de leur rapatriement suite à la décision de grâce prononcée en leur faveur par le président libyen Mouaamar Gueddafi. La protection des Algériens à l?étranger qui est un droit constitutionnel est-elle conditionnée par la citoyenneté ou par d?autres considérations qui imposent un traitement au cas par cas des dossiers de ressortissants algériens qui se trouveraient en difficulté à l?étranger et qui ont besoin de l?assistance sous une forme ou une autre de l?Etat algérien par le truchement de nos représentations diplomatiques à l?étranger ? Dans le cas présent, des prisonniers algériens détenus en Libye, en refusant de leur prêter assistance, l?Etat algérien ne se reconnaît-il pas dans ces ressortissants, mauvais ambassadeurs de l?Algérie, coupables à ses yeux de ternir l?image de l?Algérie à l?étranger en raison de la nature du délit ? le trafic de drogue ? pour lequel ils sont poursuivis en Libye ? Quand bien même ils auraient commis un délit gravissime, pour autant que l?on sache, ils n?ont pas été déchus de leur nationalité algérienne pour les abandonner à leur sort et faire ainsi l?objet d?un bannissement qui ne dit pas son nom ? Paradoxalement, l?Etat algérien a eu à exercer son autorité et sa souveraineté dans d?autres situations autrement plus graves encore où des Algériens sont impliqués, notamment dans l?affaire des détenus algériens à Guantanamo. L?Algérie a mobilisé sa diplomatie et ses institutions pour le rapatriement de ces prisonniers. L?appréciation de la défense de l?image de marque de l?Algérie à l?étranger via le comportement de nos ressortissants ne semble pas obéir aux mêmes codes de conduite et valeurs. Un délit ne vaut pas forcément un autre. Surtout s?il s?inscrit dans le sillage de la politique d?amnistie consacrée par la charte portant réconciliation nationale qui a cette vertu cardinale d?absoudre tous les péchés.
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