Algérie

Azad 49e partie



Azad 49e partie
Résumé : Après un long périple, Hadjira est enfin libérée de son mari. Elle apprendra en outre qu'il était recherché pour proxénétisme et trafic de drogue. La jeune femme frôlera une dépression. Un psychiatre lui prescrira des calmants qui provoquèrent une fausse couche. Dans son malheur, elle se sentira heureuse de reprendre goût à la vie.
Loin de m'offusquer pourtant, je repris mon travail et mes habitudes. Je riais et jouais avec mes neveux, échangeais des idées avec mes collègues, faisais la cuisine avec ma mère ou mes belles-s'urs, et surtout reprenais goût à la vie.
Je recommençais à revoir mes amies, à sortir, à m'amuser, à m'acheter de belles affaires, etc.
Mieux encore, je voulais voyager et découvrir le monde...
Durant les vacances qui suivirent, je fus prise d'une frénétique envie de partir en voyage. Quelques enseignantes qui s'étaient inscrites pour un voyage en Turquie me demandèrent de me joindre à elles.
J'en fus heureuse. Le voyage fut agréable et très instructif.
A mon retour à la maison, je parvins à convaincre mes parents pour l'achat d'un appartement. Ils furent, certes, surpris et un peu déçus par ma décision, mais comprirent que ma précédente aventure m'avait tellement marquée que je ne pourrais jamais enterrer le passé si je demeurais sous leur toit.
Et voilà comment j'ai fini par acquérir l'appartement du deuxième étage dans cet immeuble qu'on venait à peine d'achever.
Elle se tut, puis reprend son souffle tout en jetant un regard implorant à Azad.
Ce dernier sourit et lui tapote la main :
- Tu es passée par l'enfer... C'est vrai qu'il serait difficile pour toi d'oublier ce passé douloureux, mais rien n'est impossible dans la vie... Tu es encore jeune, belle et attirante... L'avenir est encore devant toi.
- C'est ce qu'on ne cesse de me ressasser. Je pourrais reprendre le dessus si on m'en laissait le temps... Hélas, mes parents, qui pensent 'uvrer pour mon bien, me proposent ce mariage qui ne me tente pas vraiment.
- Parce que tu ne connais pas cet homme '
- Pas seulement... Cet homme est bien plus âgé que moi, et est illettré. Je comprends la réaction de mes parents... Je sais qu'ils veulent me caser afin de tirer un trait définitif sur le passé. Ils pensent qu'un homme tel que celui qu'ils me proposent fermera les yeux sur toutes mes erreurs. C'est quelqu'un qui a déjà sa vie derrière lui...
- Je n'aime pas l'expression que tu viens d'employer...
- Laquelle '
- Tu disais que l'homme qui se propose pour t'épouser 'fermera les yeux sur tes erreurs"
- Oui... J'ai commis des erreurs, je dois le reconnaître et en assumer les conséquences.
- Mais ma chère, quel est l'être humain qui n'en commet pas ' Nous sommes tous exposés aux erreurs et aux aléas de l'existence.
- Tu crois... '
- Je ne le crois pas. J'en suis certain. Je reçois tous les jours des 'cas" les uns plus dramatiques que les autres.
- Je ne sais pas quoi penser... mais je me sens toujours coupable de ce passé qui m'empoisonne encore.
- Je te comprends ma chère voisine... Je crois que tu devrais discuter avec tes parents... Leur expliquer que tu es maintenant assez mûre, après ta triste expérience, pour prendre en charge ton avenir.
Hadjira porte une main à sa bouche :
- Non !
- Pourquoi non '
Elle hésite avant de répondre :
- J'ai déjà le passé sur la conscience. J'ai honte de moi-même, honte de ne pas avoir écouté mes parents. Je ne veux pas refaire la même bêtise.
- Il n'y a pas de bêtise à refaire là-dessus... Tes parents pensent bien faire en te proposant le mariage... Bien que ce prétendant ne semble pas être de ton goût, je peux t'assurer que ta famille pense plus à ton avenir qu'à autre chose.
Elle pousse un soupir :
- C'est ça qui me fait mal justement... Je ne veux pas les décevoir. A force d'y penser, je perds le sommeil et
l'appétit.
Azad sourit :
- Je suis là pour t'écouter... Tu peux venir me retrouver pour discuter et demander conseil... En attendant, je crois qu'il va falloir trouver une issue à ta situation.
Elle hoche la tête :
- Effectivement. Je ne vais tout de même pas épouser un homme que je n'aime pas.
Elle rougit et se mordit les lèvres avant de balbutier :
- Je suis une romantique jusqu'au bout des ongles... Heu... tu vas me prendre pour une idiote sentimentale, mais c'est la réalité.
(À suivre)
Y. H
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