Augmentation unilatérale du prix du pain Les boulangers défient Benbada

Désaccord - Depuis le début de l'année 2013, les boulangers exigent la hausse du prix de la baguette, inchangé depuis 1996, soit 7,50 DA et 8,50 DA pour le pain amélioré. Requête rejetée par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada.
Mais alors que la nouvelle tarification n'est pas homologuée, les boulangers, sont passés à l'acte le 1er mars en décidant d'augmenter le prix de la baguette à 10 DA. Ce qui n'a absolument pas été du goût de la direction du commerce que nous avons contactée.
Celle-ci, malgré son désaccord, n'a pas encore réagi par des mesures coercitives. Par cette nouvelle hausse de prix à travers le pays, les boulangers défient le ministre et mettent à exécution leur menace, enfreignant toutes les lois sous l''il indifférent des services de contrôle des Directions du commerce et des prix. Une décision prise, selon plusieurs boulangers, par le Syndicat des boulangers, affilié à l'UGCAA. Ainsi, au niveau de l'ensemble des wilayas du pays, particulièrement, Alger, Oran, Constantine, Annaba, Blida, Tipasa pour ne citer que celles-là, les consommateurs ont été surpris par cette nouvelle augmentation qui va à l'encontre des décisions annoncées en grande pompe par le ministre du Commerce. Les professionnels justifient cette hausse par le prix de la farine panifiable et les charges, frais de transport, de main-d''uvre qualifiée et autres. Les boulangers, que nous avons abordés au sujet de cette augmentation illégale, nous disent qu'elle a été décidée par l'Union générale des commerçants et des artisans algériens. Contacté ce matin, le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar, reconnaît que cette augmentation est «certes illégale, mais nous l'avons prise en concertation avec nos adhérents qui ont menacé de baisser rideau. Ce qui aurait porté atteinte à la paix sociale prônée par tous. Imaginez-vous, un pays sans boulangers '», nous dit-il d'emblée. Il tient ensuite à préciser que «cette augmentation est temporaire, en attendant la décision qui va découler de la rencontre prévue la semaine prochaine avec les représentants du ministère du Commerce». Notre interlocuteur cite les citoyens de quelques régions qui auraient applaudi cette augmentation. «A Oran, Constantine et Blida, les citoyens sont favorables à la décision d'augmenter le prix du pain». S'il y a des citoyens qui sont pour l'augmentation, il en existe sûrement d'autres qui désapprouvent totalement. «D'habitude j'achète six baguettes de pain ordinaire pour 50 DA. Aujourd'hui le boulanger me réclame 60 DA. Le pain amélioré n'existe pas, ce n'est que de la poudre aux yeux», dénonce un retraité. «Chacun décide du prix qui lui convient. Où sont les services de contrôle», s'insurge-t-il. «Aujourd'hui le pain, demain le lait et ça continue», ajoute-t-il. Joint, un responsable au niveau de la Direction du commerce de la wilaya d'Alger, a indiqué que le prix du pain n'a pas bougé d'un iota. Le même responsable a ajouté qu'à partir de demain des contrôles systématiques seront effectués au niveau des boulangeries et des prélèvements pour différencier le pain ordinaire de l'amélioré.