Algérie

Au 4ème jour de l’opération de relogement des Planteurs


Retour au calme Aux terrains Chabat, Masmoudi et Pasteur, au Ravin de Ras El Ain ainsi qu’au lieudit la Glacière, le vrombissement des engins de démolition faisait vibrer les tympans, dès les premières heures de la matinée d’hier. Bien qu’opérant de manière anarchique, ces engins réduisaient les habitations évacuées en ruines, sous le regard hagard de quelques habitants qui ont préféré assister à la démolition de la matrice qui les a vus naître et grandir. Les renforts impressionnants de policiers mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre ont dissuadé, semble-t-il, les plus téméraires. Aucun d’incident n’a été enregistré. En somme, le 4ème jour du relogement des Planteurs est passé dans le calme. Sur les lieux, l’on apprendra que les smalas qui se révoltaient, hier, pour avoir été affectées, pêle-mêle, dans un seul appartement F3, et se sentaient lésées, ont fini par se résigner à leur triste sort et ont rejoint leur nouveau domicile. On relèvera que parmi ces familles, certaines ont pris leurs affaires et ont loué des pièces, soit au niveau du même quartier, les Planteurs, dans les zones non encore touchées par le relogement ou sont parties vers d’autres lieux pour louer ou ériger une maison de fortune, en attendant «Que Dieu ait pitié d’elles», comme l’a annoncé une mère de famille. Par ailleurs, certaines familles ont entassé leurs effets chez des voisins, attendant le dénouement de leur situation. Celles-là diront ne pas avoir où aller et ne pas avoir les moyens financiers pour louer, ne serait-ce, qu’une baraque de fortune. Elles ont assisté, la mort dans l’âme, à la démolition de leur maison. Alors que ces familles étaient en larmes devant le spectacle apocalyptique des démolitions, les récupérateurs de la ferraille se frottaient les mains avec cupidité. Des quintaux de fer ont été récupérés depuis le début de l’opération de démolition, relève-t-on. Portails, grillages et rond à béton, ont été arrachés par des enfants engagés par les réseaux maffieux de la ferraille. Des charrettes tractées par des baudets et pleines à craquer de ferraille sont stationnées, en file indienne, du haut des remparts du Ravin de Ras El Aïn. Questionnés, ces bambins diront qu’ils vendront ces tas de ferraille à des «nababs» dont les dépôts se situent exclusivement dans les bourgades de Chteïbo et de la cité Cheklaoua. A 10 dinars le kilo, ces enfants risquent d’être ensevelis sous les tonnes de béton des maisons maladroitement démolies et dont des parcelles de dalles et de piliers restent suspendus, comme une épée de Damoclès. En se dirigeant vers les zones nord de Ras El Aïn, le spectacle est digne des images d’histoire des Grandes Guerres. Le quartier populaire des Planteurs se rétrécit commune une peau de chagrin. Mais, du haut des buttes jonchant la montagne de Santo, les structures cubiques et grisâtres apparaissent nombreuses et témoignent que l’éradication de ce quartier populaire durera encore, les quelques années à venir, sûrement avec les mêmes rebondissements et les mêmes contrecoups. Hafida B.



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