Algérie

Au 2e jour du sommet sur la sûreté nucléaire



Au 2e jour du sommet sur la sûreté nucléaire
Le spectre d'une bombe sale va planer dans les esprits vendredi à Washington au 2e jour du sommet sur la sûreté nucléaire. Après les attentats de Paris et Bruxelles, les Américains s'interrogent sur les capacités des Européens à contrer cette menace."Nous avons sensiblement réduit le risque. Mais la menace du terrorisme nucléaire persiste et continue d'évoluer", a déclaré le président américain Barack Obama en ouvrant la session plénière du sommet. Des djihadistes mettant la main sur des matériaux nucléaires pour faire une "bombe sale", une explosion non-nucléaire mais disséminant dans l'environnement des particules radioactives. Les craintes sur ce genre d'attaque ont été alimentées récemment par la découverte d'une dizaine d'heures de surveillance vidéo d'un responsable nucléaire belge par des membres du groupe Etat islamique (EI).Mais les discussions des dirigeants dépasseront le seul risque nucléaire. Jeudi, Barack Obama a souligné le besoin d'augmenter la coopération transatlantique pour "identifier les attaques potentielles", ainsi que couper leur financement.Il a rencontré en réunion bilatérale le président français François Hollande. Ce dernier s'est félicité de la "coordination de très haut niveau" entre les deux pays pour lutter contre les djihadistes. Les pays engagés contre l'EI ont "fait de bons progrès pour accélérer les frappes aériennes et augmenter la pression" en Irak et en Syrie, selon Ben Rhodes, l'un des principaux conseillers du président Obama. Partager les renseignements "Mais nous pensons aussi qu'il est extrêmement important que nous travaillions à mettre au jour les projets d'attaque" en dehors d'Irak et de Syrie, "étant donné les efforts de l'EI pour évoluer vers davantage d'attaques en Europe et dans d'autres parties du monde", a-t-il ajouté. Le partage du renseignement sera au c?ur des discussions à Washington, a encore expliqué M. Rhodes.Les concertations sur la sécurité nucléaire comprendront un échange autour d'un scénario fictif d'un incident, une première dans les sommets de ce type réunis par l'administration Obama depuis 2010."Comment mieux surveiller les combattants qui quittent l'Irak et la Syrie pour venir en Europe, mais aussi dans d'autres pays '", s'est également demandé le conseiller de la Maison Blanche. L'Iran a besoin de temps Le président des Etats-Unis Barack Obama a exhorté la communauté internationale à remplir sa part du contrat de l'accord historique sur le nucléaire conclu avec l'Iran en juillet, c'est à dire réintégrer Téhéran au sein de l'économie mondiale. Tant que l'Iran remplit sa part du contrat, nous pensons qu'il est important que la communauté internationale remplisse la sienne, a déclaré M. Obama en conclusion du sommet sur la sécurité nucléaire qui a rassemblé pendant deux jours une cinquantaine de leaders mondiaux à Washington.L'accord historique conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances dont les Etats-Unis et l'Iran sur son programme nucléaire, est entré en vigueur mi-janvier, permettant la levée d'une grande partie des sanctions internationales contre Téhéran.Ce qui est également important selon moi, c'est que le comportement de l'Iran lui-même génère de la confiance sur le fait que l'Iran est un endroit sûr pour commercer, a expliqué M. Obama lors d'une conférence de presse.Selon le président américain, le secrétaire au Trésor Jacob Lew et ses homologues au sein du groupe P5+1 des pays qui ont négocié l'accord sur le nucléaire iranien vont apporter des clarifications aux entreprises sur les transactions qui sont effectivement autorisées.Les représentants des six grandes puissances qui ont négocié l'accord sur le nucléaire iranien faisaient également le point à Washington sur l'application de l'accord par Téhéran. M. Obama a prévenu qu'il faudra "du temps" à l'Iran pour s'intégrer à l'économie mondiale alors que Téhéran se plaint de la lenteur de la levée concrète des sanctions internationales. Cela va prendre du temps sur les prochains mois pour les entreprises (...) pour se sentir sûres d'elles, a-t-il reconnu."Mais l'Iran a déjà commencé à tirer les bénéfices de cet accord", a-t-il nuancé lors d'une réunion avec les dirigeants du groupe "5+1".Les sanctions devaient être en grande partie levées avec l'entrée en vigueur de l'accord mi-janvier. Mais de nombreux obstacles demeurent, surtout en raison des craintes des pays européens d'être victimes de représailles des Etats-Unis qui, bien que signataires de l'accord, continuent à imposer des restrictions sur les échanges avec des banques et sociétés iraniennes liées au pouvoir à Téhéran."L'accord ne résout pas tous nos différends avec l'Iran, y compris sur son influence déstabilisatrice dans la région", a reconnu le président Obama. Les Etats-Unis ont ainsi imposé de nouvelles sanctions après de récents tirs de missiles balistiques par Téhéran. Mais l'accord international visant à empêcher l'Iran de se doter de la bombe reste un modèle du genre, se félicite la Maison Blanche. Mais l'esprit de l'accord implique aussi que l'Iran envoie des signaux à la communauté internationale des entreprises (leur assurant) qu'il ne va pas se livrer à une série d'actions provocatrices qui pourrait les effrayer, a expliqué Barack Obama.Quand Téhéran lance des missiles balistiques avec des slogans appelant à la destruction d'Israël, cela rend les entreprises nerveuses, a-t-il encore souligné. La menace des fous de l'EI persisteLe président américain Barack Obama a prévenu vendredi que la menace d'un acte de terrorisme nucléaire qui serait perpétré par des djihadistes fous de l'Etat islamique (EI) continuait de planer sur la communauté internationale, en dépit des efforts mondiaux pour la contrecarrer.Il ne fait aucun doute que si ces fous mettaient la main sur une bombe nucléaire ou sur du matériel nucléaire, ils l'utiliseraient certainement pour tuer autant d'innocents que possible, a mis en garde le président des Etats-Unis.Heureusement, grâce à nos efforts coordonnés, aucun groupe terroriste n'a réussi jusqu'à présent à acquérir une arme nucléaire ou une bombe sale faite de matériaux radioactifs, a-t-il toutefois souligné.Mais Barack Obama a rappelé que le groupe islamiste Al-Qaïda avait longtemps cherché (à s'emparer) de matériaux nucléaires et que des individus impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles avaient filmé par vidéo un responsable officiel d'une infrastructure nucléaire. Si très peu d'experts pensent qu'une organisation djihadiste puisse se doter d'une arme atomique, beaucoup craignent qu'elle ne s'empare d'uranium ou de plutonium pour assembler une bombe sale. Un tel engin ne provoquerait pas d'explosion nucléaire mais la diffusion de radioactivité pourrait avoir de terribles conséquences sanitaires, psychologiques et économiques.La menace du terrorisme nucléaire et radioactif reste l'un des plus grands défis pour la sécurité internationale et la menace évolue sans cesse, ont mis en garde ces dirigeants dans un communiqué final à l'issue d'un sommet international sur la sûreté nucléaire orchestré jeudi et vendredi par Barack Obama.Nous ré-affirmons la responsabilité fondamentale des Etats de maintenir en permanence une sécurité effective de tous les matériaux nucléaires et radioactifs, y compris ceux utilisés dans les armes nucléaires, et les installations nucléaires sous leur contrôle, indiquent les dirigeants.Il y a encore du travail à faire pour empêcher des organisations non-étatiques d'avoir accès à des matériaux nucléaires ou radio-actifs qui pourraient être utilisés à des intentions néfastes, ont-ils indiqué. Réduire l'arsenal nucléaire des Etats-UnisLe président américain Barack Obama aimerait poursuivre la réduction de l'arsenal nucléaire des Etats-Unis, a-t-il indiqué vendredi lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet sur la sûreté nucléaire à Washington.Depuis le traité START II que nous avons conclu avec la Russie, nous avons diminué de manière importante le nombre d'armes actives, a relevé M. Obama. Ma préférence serait de réduire encore notre arsenal nucléaire, a-t-il confié, soulignant qu'il fallait néanmoins s'assurer que notre dissuasion continue de fonctionner.Tandis que nous réduisions le nombre d'armes en notre possession, j'ai voulu être sûr que nous conservions certaines responsabilités, a poursuivi M. Obama. Qu'il n'y ait pas de risque de cyber-intrusion. Que la confiance soit suffisante dans le système pour ne pas créer une activité déstabilisante.Après la conclusion de START II, j'ai approché les Russes (...) pour examiner la prochaine phase de réduction des armes. Mais à cause du retour de Vladimir Poutine qui cherche à renforcer l'armée en Russie et la diversification de l'économie à la présidence de la Russie, nous n'avons pas constaté le progrès que j'aurais espéré.La bonne nouvelle est que les possibilités de progrès perdurent, a relevé M. Obama. Mon espoir est que nous ayons construit les mécanismes et les systèmes de vérification qui nous permettront de continuer à les réduire à l'avenir.Barack Obama, qui quittera le pouvoir en janvier, est le chef d'orchestre de ce sommet sur le nucléaire dont il avait lancé la première édition en 2010, un an après son célèbre discours de Prague en avril 2009 où il avait exposé sa vision d'un monde sans armes nucléaires.


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