Algérie - A la une

ATTITUDES
naiyach@yahoo.fr«C'est la fin de ma vie», ce sont là les dernières paroles que Loulou avait prononcées quelques heures avant de rendre l'âme. «Mamie s'est éteinte paisiblement, aujourd'hui à 12h45, entourée de sa plus proche famille. Nous avons beau nous préparer, nous attendre à cet instant, l'émotion n'en est pas moins forte. Je ne veux pas m'éterniser plus longuement sur ce message, avant que les larmes ne recouvrent mon clavier», nous écrivait Lucas, son petit-fils.Elle s'en est allée dans la sérénité entourée des siens, dans sa maison avant que «la douleur ne soit trop forte». Elle ne souhaitait pas subir d'acharnement thérapeutique. C'est aussi le souhait de Georges, son époux, ses deux filles Jasmine et Katy ainsi que ses trois petits-enfants Thibaud, Manon et Lucas. Son vœu fut exaucé. Elle est partie sans bruit un 23 février. La progression de son mal fut foudroyante, selon Georges. Les médecins lui avaient annoncé que sa maladie avait terriblement progressé. Loulou avait accueilli cette annonce avec un calme déconcertant. «je sais bien où j'en suis depuis longtemps, je sais lire des analyses», leur avait-elle répondu.«Mami dormait depuis plusieurs jours dans le salon sur un lit médicalisé tourné vers le jardin avec papi à ses côtés sur le canapé. Il ne la quittait plus. La journée, elle est consciente et éveillée, bien qu'elle se repose par moments, nous pouvons discuter ensemble et elle aime beaucoup le jus d'orange que papi lui préparait plusieurs fois par jour.Les cachets contre la douleur lui permettent de tenir encore quelques jours mais nous sommes conscients que la situation ne va pas durer longtemps.»Georges, ce grand ami de l'Algérie, ne consultait plus ses mails et n'ouvrait plus l'ordinateur car il était aux côtés de la compagne de sa vie qu'il voyait partir.Le chagrin le torture mais le courage l'habite. Il l'accompagnera jusqu'à ce qu'elle ait rendu l'âme.Georges me donnait régulièrement des nouvelles de son épouse. Je ne l'ai pas rencontrée, mais j'avais l'impression de la connaître. Une femme toute bonté et tout courage. A travers ses écrits, je sentais que l'amour, l'affection et l'attention qu'a le septuagénaire pour Loulou n'avaient pas pris une seule ride. Avant de se consacrer pleinement à elle dans les derniers moments de sa vie, et avant de décider de mettre de côté sa messagerie, je me souviens d'un message très touchant qu'il m'avait envoyé et qui témoigne de son attachement à cette femme qui sans nul doute fut exceptionnelle. Il m'écrivait : «Tout en me préparant pour une nouvelle journée qui va encore passer trop vite ; trop vite pour moi, pas pour mon épouse car les jours sont toujours longs quand on est hospitalisé et les nuits c'est encore pire.Heureusement, la clinique permet que je lui tienne compagnie de 11h30 (après les soins) à 21h. Cela me permet de l'aider aux deux repas principaux, mais elle n'a pas grand appétit, alors je varie un peu le menu avec des fruits frais et du jus d'oranges qui ont poussé au soleil, même si elles finissent de mûrir en France. A cette saison, on trouve aussi de belles mandarines et clémentines.J'ai raté votre chronique, mais je devrais la retrouver demain en passant par les archives du journal.»Adieu, Loulou ! repose en paix.


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