Algérie

Atteintes au patrimoine


1.127 pièces antiques et monnaies anciennes saisies Les brigadiers verts appartenant aux cellules de lutte contre les atteintes aux biens culturels ont mis la main sur un important réseau organisé spécialisé dans le vol et le bradage du patrimoine archéologique national et activant dans l’est du pays. Lors d’un point de presse, organisé hier au siège du commandement de la gendarmerie nationale, à Bab Djedid, le bureau central de lutte contre les atteintes au patrimoine, basé à l’institut de criminologie de Bouchaoui, a rendu public le premier bilan annuel de ses activités dans les régions de Ouargla, Oran, Constantine et Tamanrasset. Les cellules, qui agissent dans le cadre de la loi 98/04 relative à la protection des biens culturels, ont pu récupérer 1.127 pièces archéologiques de grande valeur dont 1.031 pièces antiques et 96 anciennes monnaies. Cela représente une des plus importantes saisies depuis les dix dernières années. La cellule régionale d’Oran, qui a effectué pas moins de 270 descentes sur le terrain, est intervenue, notamment, dans deux grandes affaires, au niveau de la ville punique aux Andalouses dans la commune d’El Ançor. Un complexe touristique a été implanté sur les décombres de la cité, classée pourtant patrimoine national. Alerté par l’une des associations activant dans le domaine, les hommes en vert se sont dépêchés sur le site pour relever l’infraction. La seconde affaire concerne le mausolée de Sidi Slimane Abdellah El Kamel dans le village de Aïn El Hout, dans lequel la pierre tombale originale a été volée et substituée par une autre de style moderne avec une autre inscription: Hadj Sidi Slimane. La cellule a vite ouvert une enquête, avec l’assistance des experts, pour déterminer les bradeurs. Pour rappel, le défunt Sidi Slimane est le frère de Idriss 1er , issu de la famille alaouite. Le mausolée a été visité en 1972 par Boumediène et Hassan II. Par ailleurs, la cellule activant dans la région de Constantine, notamment dans les sites les plus connus de Souk Ahras, Timgad (Batna) et Djemila (Setif), a mis la main sur plusieurs trafiquants s’adonnant, outre le trafic de drogue, au commerce illicite de pièces archéologiques très rares. Sur renseignements, les éléments de la gendarmerie nationale ont procédé à une perquisition dans le domicile de G.B. à Tadjenant et ont pu arrêter, durant l’opération, six personnes et saisir plus de 10 kilogrammes de kif traité, de la fausse monnaie et... une statuette du dieu Saturne volée du musée de Djemila en 2003. Dans la région d’El Merahna, à Souk Ahras, les gendarmes ont photographié 11 pièces de monnaies romaines retrouvées en 2004 chez quatre personnes qui s’apprêtaient à les faire passer en Tunisie. D’autre part, en contrôlant le travail des associations, qui s’occupaient de la protection du patrimoine culturel, les hommes en vert ont saisi chez l’une des associations dissoutes en 2003, dans la commune de Ain Zouit dans la wilaya de Skikda, 74 pièces antiques, de la monnaie et de la porcelaine d’une valeur inestimable. Mais la plus spectaculaire des saisies est certainement celle des 9 têtes romaines volées au musée communal de Skikda en 1994, durant les années de braise. L’une de ces «têtes» a même été vendue aux enchères en Amérique, mais l’Algérie, qui dispose de la fiche technique de l’objet volé, avec l’aide d’Interpol, compte bien la récupérer. Cela dit, les quatre cellules nouvellement créées se plaignent notamment de l’absence d’une banque de données pour ce genre de travail très minutieux et la confusion dans les prérogatives avec le département de la culture. A la fin de la rencontre, le colonel Ayoub a révélé que ses services sont en train d’enquêter sur un réseau qui active dans la wilaya de Tlemcen, et plus particulièrement à Medrissa, sur une affaire de vol de trois toiles de grande valeur d’un peintre espagnol (sans le nommer). Dans ce cadre, quatre personnes seront justement présentées incessamment à la justice. L’on apprend également que ledit réseau a déjà vendu sept tableaux et une sculpture réalisée, dit-on, par le célèbre Picasso. En attendant, la gendarmerie a lancé un appel aux acheteurs identifiés récemment à Alger afin de restituer lesdites œuvres d’art.
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