Algérie

Asma Abada a reçu sa récompense



Sous les youyous de sa mère et devant l’émotion de ses frères, de son mari et de ses enfants, l’Algérienne Asma Abada a reçu samedi à l’Institut du monde arabe le premier Prix Ahmed-Badeeb pour les femmes des sciences arabes. Doté de 1 000 euros, le prix a été partagé avec Ilham Qaradhaoui, la fille du théologien Youcef Qaradhaoui. Qui est Asma Abada. Elle s’est présentée comme une “femme de sciences de culture arabe”.
Fille du Pr Abdelkrim Abada, ancien membre de la direction du FLN, elle est née à Alger où elle a fait ses études primaires et le collège à El-Biar. Elle est ensuite au lycée Al-Huriya de Constantine, puis à l’université de la même ville où elle a obtenu en 1987 un DES de physique. Major de la promotion, elle participe à un concours pour l’obtention d’une bourse d’études à l’étranger. C’est ainsi que cette jeune fille, membre d’une fratrie de huit sœurs et frères, tous universitaires, se retrouve à Paris. Spécialiste reconnue de la physique des neutronis et des quarks lourds, engagée dans de nombreuses recherches internationales, elle vient d’être élevée au rang de professeur à l’université de Paris XI (Orsay).
Elle fait ses recherches dans un laboratoire de physique théorique, une unité d’enseignement et de recherche cogérée par le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) et l’université. Lors de son intervention, elle a plaidé en faveur d’une “coopération” entre les pays du Sud et l’Occident dans la recherche.
Lors de la cérémonie, il a d’ailleurs été question de la relation entre science et croyance. Sur la balance du bien, “l’encre du savant pèsera plus lourd que le sang du martyr” , a rappelé un chercheur en citant un hadith. La fille de Qaradhaoui, autre physicienne, a estimé que “le premier devoir du croyant est la quête du savoir”, s’étonnant que les savants ne soient pas tous des musulmans. Le mécène, qui a créé le prix, un chimiste saoudien devenu homme d’affaires, a mis en garde contre le fait de considérer le Coran “comme un livre de sciences”, une conception intégriste qui appelle à brûler toutes les bibliothèques au motif que le texte révélé au Prophète de l’Islam contiendrait toute la connaissance. 
Le but du prix est de “témoigner une reconnaissance particulière à ces femmes de culture arabe, qui ont fait le choix de la recherche scientifique comme leur vocation, et pour leur carrière”. Toutes les disciplines scientifiques (sciences exactes et sciences humaines) sont éligibles, et il n’y a pas de restriction sur l’endroit où se trouve l’université ou l’organisme de recherche de rattachement.A. OUALI
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