Le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) n'arrive toujours pas à
intéresser les opérateurs économiques. Certains ignorent jusqu'à l'existence de
ce Fonds créé en 2002 et dont l'objectif principal est de faciliter l'accès au
financement bancaire à moyen terme afin de soutenir le démarrage et le
développement de la PME dans notre pays en accordant des garanties de crédits
aux banques commerciales et établissements financiers.
Intervenant hier au forum El Moudjahid, le directeur général du FGAR,
Youcef Houssimi, a reconnu, à demi mots, ce manque «d'engouement» des entreprises
à l'endroit de ce Fonds, arguant «qu'il faut changer les mentalités et
développer l'esprit entrepreneurial».
En fait, les chiffres présentés
hier parlent d'eux-mêmes. 39% seulement des projets avalisés par le FGAR ont pu
décrocher des crédits bancaires pour la création, l'extension et le
développement des entreprises.
Opérationnel depuis l'année 2004, le FGAR a traité en tout et pour tout
quelque 420 dossiers et délivré des certificats de garanties financières pour
385 projets dont 252 relèvent du secteur industriel. Les chiffres, de l'avis
même de M Houssimi, restent «modestes».
Le DG du FGAR a indiqué qu'il faudrait encore du temps pour atteindre les
résultats escomptés. Pour étayer ses dires, M Houssimi citera l'exemple du
Fonds de garantie français, SOFARIS, en soulignant que ce dernier n'a atteint
sa vitesse de croisière qu'au bout de 9 années d'existence.
Même si les explications du responsable du FGAR sont «plausibles», il
n'en demeure pas moins qu'il existe un manque criard en matière de communication
à l'adresse des PME et même des banques.
Malgré la signature de conventions de partenariat avec les principales
banques de la place, certains établissements financiers ne reconnaissent même
pas ce fonds.
C'est du moins ce qu'affirment certains opérateurs économiques. Interrogé
par le «Quotidien d'Oran» sur le sujet, le directeur général du FGAR a plaidé
hier pour «une action de communication» à l'égard de ces banques pour expliquer
davantage les missions du Fonds.
Il fera savoir également que, dans un souci de rapprochement des
opérateurs économiques, le FGAR a décidé d'ouvrir plusieurs agences notamment à
Constantine, Bejaïa et dans le Sud. Il y a lieu de souligner que l'attestation
délivrée par le FGAR ne semble pas constituer une garantie indiscutable,
puisque les banques, au nom de règles prudentielles draconiennes, n'ont accordé
des crédits qu'à moins de 40% des projets pourtant avalisés par le FGAR durant
les six dernières années.
L'invité du forum El Moudjahid a tenté d'expliquer cela en affirmant que
50% des projets créés meurent au bout de cinq années.
Enfin, M Houssimi a indiqué que le montant de garanties accordées au 30
juin dernier s'élève à plus de 1,4 milliard de DA.
Les projets relevant du secteur de l'agroalimentaire arrivent en tête des
garanties accordées, suivi par le secteur du BTPH. Le secteur du tourisme
arrive en dernière position.
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Posté Le : 14/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com