Antonov 2:un petit avion promis a un grand avenir

Antonov An-2 : un petit avion promis à un grand avenir

Elena Kovatchitch, Rédaction en ligne

4.03.2013, 16:30, heure de Moscou




L'avion légendaire russe An-2 a effectué ses premiers vols après une modernisation. Les ingénieurs de l'Institut de recherche aéronautique de Sibérie (IRAS) ont remplacé le moteur soviétique périmé par un turbopropulseur américain. Des changements ont été également apportés au salon qui est devenu plus commode pour le transport de passagers.

L'An-2 est appelé Kalachnikov de l'aviation. Il est aussi parfait, universel, peu exigeant et viable. Il est inscrit dans le Guinness Book comme l'unique avion au monde à être construit depuis plus de 60 ans. En URSS, il était irremplaçable sur les lignes locales pour acheminer les denrées alimentaires et le courrier, pour les travaux d'épandage et les recherches. L'An-2 n'a pas d'analogue au monde, a raconté à La Voix de la Russie Vladimir Barsouk, directeur de l'IRAS :

« L'avantage de l'avion est dans le fait qu'il a le décollage et l'atterrissage les plus courts du monde. L'An-2 se pose sur les mêmes terrains que l'hélicoptère Mi-8. Aucun avion étranger ne se posera sur un tel terrain. L'An-2 a besoin d'une piste d'atterrissage longue de 50 à 80 mètres. La piste la plus courte des avions étrangers de la même classe étant de 400 à 500 m. Ses capacités techniques d'atterrissage sur des terrains non aménagés sont également inégalées ».

En Russie quelque 2 000 An-2 restent en service. Il est plus avantageux de leur donner une vie nouvelle que d'acheter un matériel similaire à l'étranger. Nous avons déjà l'expérience d'achat des biplans d'occasion Cessna construits en 1965, la même année que les An-2. Cela n'a apporté aucun avantage économique, en plus cela a engendré de nombreux problèmes au cours de l'exploitation, explique Vladimir Barsouk :

« Un Cessna bien usé coûte de l'ordre de 3,5 millions de dollars et 4,5 millions environ avec des équipements modernes. Pour installer un moteur nouveau sur l'An-2 il faut environ 800 000 dollars, soit trois ou quatre fois moins. En outre, le Cessna ne se posera pas sur une piste courte et il doit être stationné dans un hangar car il n'endure pas les froids sibériens ».

Dans les régions du Nord de la Russie l'An-2 modernisé est attendu avec impatience. Cet avion est indispensable là où des aérodromes véritables et le trafic ferroviaire font défaut,. En développant la nouvelle version du biplan les avionneurs s'orientaient en premier lieu sur le marché russe. Cependant nombre de commandes sont venues de l'étranger, à savoir du Kazakhstan, du Tadjikistan, des Etats-Unis et du Brésil. Un intérêt particulier a été témoigné par la Chine. Les Chinois construisent sous licence leur analogue du biplan russe, le Y-5. Cependant ils voudraient maintenant créer un parc d'Antonov rénovés, dit le directeur de l'IRAS.

« Les Chinois sont venus chez nous. Nous avons volé ensemble, nous leur avons tout montré. Ils ont envoyé une lettre ayant exprimé leur intérêt de moderniser 700 An-2 : 100 avions par an ».

Les Sibériens sont convaincus que l'An-2 sera demandé. Le problème majeur consiste dans des questions juridiques avec leur ancien partenaire de l'époque soviétique. L'usine ukrainienne Antonov a annoncé ses droits. Ce problème une fois réglée, le nouvel An-2 aura la possibilité d'exploitation commerciale. Les représentants de l'IRAS ne doutent pas : ce petit avion est promis à un grand avenir.