Algérie

Antiterrorisme et lutte contre la criminalité à l'ordre du jour Le ministre français de l'Intérieur lundi à Alger



A peine rentrée de Tunisie où elle accompagnait Nicolas Sarkozy en visite d'Etat, Mme Michèle Alliot-Marie reprend, en début de semaine, le chemin du Maghreb. Le ministre français de l'Intérieur est attendu, lundi, à Alger pour une «visite de travail» de quarante-huit heures. Hormis des entretiens avec son homologue algérien, Noureddine Yazid Zerhouni, aucune indication n'était disponible, hier, en fin de journée, sur le programme de son séjour algérois et sur un éventuel entretien avec le président Bouteflika. C'est la première fois, depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Elysée, que le locataire de la place Beauvau - siège du ministère de l'Intérieur - se rend en Algérie. Mme Alliot-Marie n'était pas du voyage à l'occasion de la visite d'Etat du président français en Algérie. Son dernier séjour en Algérie remonte à l'été 2004 dans les habits de ministre de la Défense du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Une première depuis la signature des accords d'Evian en 1962. «Premier flic de France», selon la formule en vogue depuis la nomination, en mars 1906, de Georges Clemenceau à la tête de ce département ministériel, Michèle Alliot-Marie s'y rendra, cette fois ci, «dans le cadre des relations bilatérales en matière de sécurité», indique-t-on de source française. La ministre évoquera, avec son homologue algérien, Noureddine Yazid Zerhouni, le «renforcement de la coopération» sectorielle bilatérale en matière d'anti-terrorisme et de lutte contre la criminalité organisée, selon les éléments de langage communiqués par son entourage. Aucune indication n'a pu être obtenue de source diplomatique algérienne à Paris. Signe que la coopération entre les deux ministères chemine; Michèle Alliot-Marie est la énième responsable de la place Beauvau à se rendre en visite de travail à Alger. Rien que durant la dernière décennie, quasiment tous ses prédécesseurs - dont Sarkozy et Jean Pierre Chevenement - s'y sont rendus seuls ou en accompagnateurs de l'ancien locataire du Palais de l'Elysée, Jacques Chirac. Ministre de l'Intérieur depuis le premier mandat de Bouteflika, Noureddine Yazid Zerhouni a, pour sa part, séjourné à plusieurs reprises en France dans le cadre de visites bilatérales ou multilatérales (ministre de l'Intérieur des 5 5 ou forum méditerranéen). Une première dans l'histoire d'une visite d'un ministre français de l'Intérieur à Alger, les questions inhérentes à l'immigration et à l'entrée et au séjour des ressortissants algériens en France ne seront pas au menu des discussions de lundi et mardi. Dossier sensible s'il en est, ce volet a été délocalisé, depuis l'élection de Sarkozy, de la place Beauvau à la rue de Grenelle, siège du nouveau ministère de l'Immigration, de l'Identité nationale et du Co-développement de Brice Hortefeux. La visite de lundi a lieu dans un contexte qualifié de favorable. Paris et Alger se réjouissent d'une coopération sectorielle au beau fixe. En attestent, fait-on valoir de part et d'autre de la Méditerranée, les relations « très suivies » entre les responsables politiques en charge des dossiers sécuritaires. Michèle Alliot-Marie et Noureddine Yazid Zerhouni avaient vanté, en octobre dernier à Paris, une relation sécuritaire frappée du sceau de la « confiance ». Selon le ministre algérien, l'évolution était d'autant plus notable qu'elle touchait à « un domaine aussi sensible que la sécurité». Paris et Alger se concertent au quotidien dans le domaine de la lutte antiterroriste et de la traque de la criminalité sous toutes ses formes. Outre l'échange d'informations sur le terrorisme, la coopération sectorielle bilatérale fait la part belle à la formation et à la lutte contre le trafic de drogue et de stupéfiants en Méditerranée. Domaine parmi d'autres, l'Institut national (français) des hautes études de sécurité intérieure - un organisme sous tutelle du département de Michèle Alliot-Marie - est devenu, depuis quelques années, un lieu de prédilection pour la formation et le recyclage de cadres des corps algériens de sécurité. Chaque année, d'octobre à juin, des officiers supérieurs de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Gendarmerie nationale y suivent une formation dans le cadre de la « session nationale d'études », un ensemble de séminaires thématiques sur les menaces sécuritaires à l'aube du 21è siècle. La visite de Michèle Alliot-Marie qui assure, par ailleurs, la fonction de ministre chargé des Cultes intervient sur fond de processus pré-électoral pour le renouvellement du CFCM, le Conseil français du culte musulman mis en place en 2003.  Une lutte d'influence oppose la Fédération nationale de la grande mosquée de Paris - proche de l'Algérie -, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) - proche du Maroc - et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, réputée sous influence de l'organisation des frères musulmans). Annoncées pour le 8 juin prochain, les élections risquent d'être boycottées par la Fédération nationale de la grande mosquée de Paris. Cette dernière, dont le recteur Dalil Boubekeur dirige le CFCM depuis sa création, conteste le mode d'élection qu'elle qualifie d'antidémocratique. Ses adversaires l'accusent d'agiter l'arme du boycott pour justifier un échec certain. Un hebdomadaire parisien croit savoir que le ministre français chargé des Cultes aurait envoyé, ces derniers jours, des émissaires à Alger et à Rabat. Motif de cette mission informelle : discuter avec les autorités algériennes et marocaines du processus de renouvellement des instances du CFCM. Livrée au conditionnel, cette information n'a pas été commentée par le cabinet de Mme Michèle Alliot-Marie.
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