Algérie

Amellal Fawzi, doyen des journalistes de Tiaret



Amellal Fawzi, doyen des journalistes de Tiaret
«En 1973, Caron, professeur de français au lycée polyvalent, voulait savoir quel métier nous tentait et sans attendre, je lui déclinais que le journalisme m'attirait.»Ayant sacrifié ses études à l'INIL de Boumerdès après seulement six mois, le jeune Fawzi d'alors s'est engagé à l'OAIC pour subvenir aux besoins de sa famille pour devenir en quelques mois le rédacteur de cet Office et pour cause ce fut une entrée en matière qui ne lui déplaisait pas à l'aube des années 1980. Il venait d'étreigner une passion qui l'habitait depuis sa tendre enfance et qui va croître au fil des années. Son arme, en fait une plume, il l'affuta à « El Hadef », un journal sportif public édité à Constantine qu' il qualifia d' « une bonne école » pour avoir cotoyé de grands journalistes de l'époque à l'exemple de Bouchetib, Manceri, Aboud, feu Sid Ali Azoug, Adjal Houari pour ne citer que ceux-là. Fawzi ne sait pas faire de discours mais écrire restait un hobby. Ses premiers articles le furent grâce au téléphone. Il connaîtra ensuite le télex, la machine à écrire qu'il garde jalousement jusqu'à nos jours dans sa modeste « biblio » qui ne paie pas de mine puis vint le téléphone-fax, la micro-informatique et enfin l'internet. « Un développement fulgurant des moyens de communications et des NTIC qui font gagner du temps et qui ont révolutionné les esprits et le journalisme», concède t-il. Ces outils sont pour beaucoup dans l'épanouissement de cet homme discret et affable qui continue de s'interesser de très près à sa ville qu'il chérit tant. Il deviendra grâce aux conseils avisés de son mentor, le grand Amar Belkhodja, journaliste, écrivain et chercheur en histoires avec qui il partagea quelques sensations. Il a été d'abord le pigiste d'El Moudjahid puis de l'APS et écrira pour plusieurs titres de la presse nationale dont « Alger-républicain, Détective, Ouest-Tribune, le Jeune Indépendant, Liberté, L'expression, le Carrefour d'Algérie avec qui il s'essaiera aux éditoriaux et attérir depuis 2002 chez El Watan, un journal dans lequel il se stabilise et se métamorphose puisqu'il en devient un salarié. Cela lui procure une certaine décence pour une vie professionnelle et sociale apaisée. Depuis, beaucoup d'encres a coulé. En 2000 il créera en compagnie de beaucoup de ses collègues la première association de wilaya des correspondants de presse et contribuera à la célebration de plusieurs journées dédiées à la liberté de la presse avec en prime l'édition d'une revue « El Kalam » pour dire quels étaient les objectifs de l'époque assignés à la jeune association. A vrai dire, il a été un rassembleur à nulle autre pareille. Sa longue carrière, 32 ans jusque là a été à la fois riche et mouvementée, entrecoupée de séminaires, stages de formation mais aussi pour pénétrer l'Algérie profonde et être à l'écoute des pulsions d'une société qui n'arrete pas de bouger. Ancien cadre de l'UNJA dont il devint le secrétaire général de l'Union communale de Tiaret, Fawzi est épris de justice et a été de tous les combats menés par ses concitoyens. Ceux de la « masse laborieuse », de luttes pour valoir des acquis sociaux, des syndicats et du mouvement associatif l'inspiraient. Comme bon nombre de ses pairs il a eu affaire à la justice pour « diffamation ». Un des procès qui lui a été intenté a été celui d'un haut cadre de la wilaya qu'il dénonca dans le quotidien Liberté pour avoir dévié de ses missions les dispositifs d'aides à l'emploi des jeunes. Le ton était donné. Son carnet d'adresse reste étoffé et ses analyses de la scène sociopolitico-économique voire culturelle et sportive restent pertinentes. Peu bavard, presque timide il déverse « son trop-plein » dans l'écriture. Une écriture simple et digeste au profit des sans voix et ceux et celles qui le sollicitent. Passionné de lectures, il reste épris de Jorge Amado et Amin Malouf. A l'aune de la célébration de la 23e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Fawzi, Hadj Khaled pour les intimes reste convaincu que « la liberté de la presse ne se décrète pas et ne se fortifie pas par des discours, parfois moralisateurs mais se mesure au degré d'implication du journaliste dans tout ce qui a trait aux aspects de la vie quotidienne de ses concitoyens ». Débonnaire et prêt à la dégaine, Fawzi aime paraphraser un grand philosophe qui dit « Si l'on s'oblige à tout dire, on s'oblige à ne rien faire de ce que l'on est contraint de taire ». A méditer.....


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