Algérie

Amal Mohamed Bashii : «Je serai tellement fière de porter le drapeau de mon pays»


Amal Mohamed Bashii : «Je serai tellement fière de porter le drapeau de mon pays»
La Somalie, voilà un pays qui refuse de se laisser abattre. Un pays où le sport n'existe presque plus. Mais des hommes et des femmes continuent de croire en leur pays et en leur valeur.
Depuis quelques temps, ce pays promet de tourner le dos au mauvais temps d'hier, effaçant ainsi derrière lui les sales traces d'un passé déchiré. Ses exils reviennent comme cet espoir qui cherche ses repères dans ce pays où tout est à refaire. A quelques jours des Jeux Olympiques londoniens, il apporte sa première contribution en accueillant une exposition qui met en valeur la richesse de ce pays qui s'apprête à engager dans le cadre de ces jeux deux athlètes. Une femme, Amal Mohamed Bashii et un homme, Mohamed Hassan Mohamed de 18 ans. La jeune femme qui vit à Mogadiscio est heureuse de participer à cette compétition mondiale. Il y a quelque temps à peine elle ne croyait pas à cette lourde mission, raconte-t-elle au Guardian. Sa condition d'athlète féminine n'était pas faite pour ce pays. Elle raconte : «Lorsque les shebabs occupaient la capitale somalienne, je recevais de nombreuses menaces, des coups de téléphone de personnes qui voulaient me tuer. J'ai dû m'entraîner dans une salle de basketball en changeant souvent de nom», confie-t-elle. Mais la volonté de concrétiser son rêve est plus forte que tout. Décrocher les 200 et les 400 mètres. L'autre athlète Mohamed Hassan Mohamed, lui vit aussi à Mogadiscio. Comme sa compatriote, âgée de 19 ans, un «passionné» de course, prie pour qu'il décroche le 1500 et pourquoi pas le 5000 mètres. Il faut rappeler que le 4 avril écoulé, le chef du comité olympique somalien et le directeur de la Fédération nationale de football trouvent la mort dans une explosion de bombe. «Je me suis dit qu'il n'était plus question pour toi d'être un athlète en Somalie à cause du danger que cela représente», explique le sportif. Grâce aux encouragements de son entraîneur et de ses proches, le jeune homme reprend du service. «J'ai décidé de poursuivre car j'essaie de servir la réputation de mon pays. Je cours pour la Somalie», affirme-t-il au Guardian. Mais, il y a ce «mais» qui lui colle à la peau, à savoir les conditions de vie qui n'existent pas même après le départ des Shebabs de Mogadiscio en août dernier. «Les athlètes somaliens ne bénéficient pas des mêmes moyens que leurs adversaires», relate The Guardian. «Pour des sportifs, leur alimentation est plutôt frugale. Au menu, viande et lait de chameau, 'ufs, riz ou spaghettis. Ici, impossible de trouver des boissons énergisantes, breuvages phares de la plupart des athlètes internationaux. Les mentalités posent aussi parfois problème. Surtout pour Amal Mohamed Bashii. Car à Mogadiscio, une femme athlète, ça choque encore... Certains passants m'encouragent et m'applaudissent. D'autres me disent : «Pourquoi ' Tu es une femme. Pourquoi ne retournes-tu pas te coucher et dormir ' Les femmes n'ont pas besoin de faire un travail aussi éprouvant.» La jeune femme rit de ces commentaires et affirme rétorquer aux mécontents «être une femme mais être aussi une athlète». «Je serai tellement fière en tant que Somalienne de porter le drapeau de mon pays», confie-t-elle au Guardian. «Avec l'espoir de pouvoir un jour changer le regard que le monde porte sur la Somalie, car la Somalie est vue comme un pays de guerre, où le développement n'existe pas» conclut-elle.
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