Algérie

Ali Aoun. PDG du groupe Saïdal


« Le générique est la seule voie pour réduire la facture d?importation » Le président-directeur général du groupe pharmaceutique Saïdal, Ali Aoun, revient à travers cet entretien sur la portée des mutations que connaît actuellement le marché national du médicament. Comment appréhendez-vous le contexte actuel d?ouverture totale à la concurrence du marché national du médicament ? Le secteur du médicament est devenu un secteur d?ouverture totale par excellence car il constitue un marché où il y a un maximum d?importateurs, dont de grands laboratoires de renommée internationale. Le groupe Saïdal s?est toujours retrouvé face à la concurrence et il a toujours eu à s?adapter aux nouvelles exigences du marché. Ce faisant, l?ouverture du secteur à l?investissement productif est la bienvenue car elle est de nature à profiter aussi bien à l?économie nationale dans son ensemble qu?aux malades algériens en les mettant à l?abri de la spéculation et des ruptures d?approvisionnement en médicaments. Quelle stratégie prônez-vous pour faire face aux exigences de la libéralisation du marché ? L?ouverture du marché s?accompagnera de manière naturelle par une intégration des critères de qualité et de professionnalisme. Au niveau de notre groupe, l?adaptation au contexte de libéralisation passe avant tout par la diversification continuelle de notre gamme de produits. Il s?agit ainsi d?assurer continuellement une adéquation entre l?offre et la demande à travers une mise à jour permanente de notre gamme de médicaments. Nous ?uvrons de la sorte à ce que nos produits puissent répondre au mieux aux besoins réels du marché. Quel impact induit l?entrée en vigueur de l?accord d?association entre l?Algérie et l?Union européenne sur le secteur de l?industrie pharmaceutique ? La mise en ?uvre de l?accord d?association avec l?UE n?induit pas de grands changements pour le secteur du médicament car ce dernier est déjà ouvert à la concurrence. Au niveau du groupe Saïdal, on ne craint donc pas cet événement et ce d?autant plus que le démantèlement tarifaire est de nature à induire certains avantages. En matière d?inputs, notre groupe est dépendant de l?importation à environ 80%. Bien que le tarif douanier ait connu une réduction ces dernières années, il est resté néanmoins important, soit à un niveau de 10% à 15%. Aujourd?hui, avec l?entrée en vigueur de l?accord d?association, nous devront voir la valeur de nos importations d?inputs se réduire de 15% en moyenne. Ceci nous permettra d?étudier la possibilité de répercuter ces gains sur nos prix sortis d?usine (PSE). L?accord d?association avec l?UE serait donc avantageux pour votre groupe ? Le premier avantage pour notre groupe est de pouvoir maintenir des prix toujours bas, voire d?envisager des réductions pour certains produits. C?est donc une chance qui est donnée à des producteurs comme nous pour rester compétitifs et parvenir à conforter notre part de marché. De ce fait, nous adhérons pleinement à la mise en ?uvre de l?accord avec l?UE et c?est à nous qu?il appartient de savoir en tirer profit. Pour ce faire, nous devons ?uvrer à maîtriser notre chaîne d?approvisionnement en matière première, à diversifier nos sources d?approvisionnement et à assurer une maîtrise de nos centres de coûts en réduisant nos charges afin de pérenniser l?activité productive en Algérie. Le démantèlement du tarif douanier suscite tout de même quelques craintes quant à l?avenir de la production nationale. Qu?en est-il exactement ? Notre crainte à cet l?égard est de voir les laboratoires étrangers pratiquer le dumping des prix en Algérie car pour eux le marché algérien reste marginal par rapport au volume global de leur activité sur le marché mondial. Ces craintes sont cependant tempérées par le principe des quotas intégrés à travers l?accord d?association. Comment analysez-vous les perspectives de développement de l?industrie du générique en Algérie ? La production du médicament générique est la seule voie pour réduire la facture d?importation et préserver l?équilibre du système de la sécurité sociale. Le médicament générique est en moyenne de 30% à 40% moins cher que les spécialités. Actuellement, en comptant la production de Saïdal et des autres producteurs, le générique représente en volume près de 50% du marché national. C?est un taux appréciable mais qui demande encore à être amélioré, tant à travers une diversification des sources d?approvisionnement que par l?encouragement de l?investissement local.
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