Algérie

Algérie, Tunisie, Libye: Plaidoyer pour une monnaie unique



  La création d'une monnaie unique entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye est une suggérée par un spécialiste.

Le « Gold Dinar », c'est le nom suggéré par le professeur Nazim Sini, enseignant agrégé en économie, spécialiste des questions internationales, et ce en relation avec l'appellation commune de la monnaie des trois pays, en l'occurrence le « Dinar ». « Le Gold Dinar permettrait de renforcer les échanges commerciaux, de biens et de services, d'avoir une monnaie unique pour libeller nos échanges et d'avoir une stabilité monétaire. Par exemple, l'Algérie, grand producteur de gaz et de pétrole, pourrait vendre ses produits énergétiques avec cette monnaie unique », a-t-il soutenu lors de son intervention, hier, à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la radio chaîne 3 de la Radio algérienne. Estimant que face aux chocs géopolitiques inévitables dans le proche avenir, l'Algérie devra réaffirmer davantage son rôle de leadership en Afrique et hisser les pays qui partagent avec elle les visions du multilatéralisme et de la prospérité économique inclusive qui implique la jeunesse.

« Le monde assiste à la naissance de certaines puissances » qui sont, juge-t-il, « des rouleaux compresseurs économiques, technologiques et démographiques, comme la Chine, l'Inde et le Brésil ». « Il y a aussi l'Afrique du Sud. En Afrique du Nord, l'Algérie est en train de réaffirmer son ancrage régional avec les partenariats qu'elle tisse avec la Tunisie et la Libye pour recréer un bloc communautaire, ouvert à d'autres pays », a-t-il estimé. En ce sens, il dira que « l'Algérie a un rôle de leader régional pour pacifier l'Afrique du Nord et la région subsaharienne. Elle réaffirme son rôle de leader économique, politique et diplomatique. L'Algérie a gagné des guerres diplomatiques très importantes. C'est un fait d'armes dont on doit se réjouir. Du coup, on doit s'inscrire dans cette reconfiguration internationale ». Ajoutant dans ce sillage que « l'Algérie a deux espaces de progression naturelle. D'abord le bassin méditerranéen et l'Afrique continentale. Aujourd'hui, notre pays doit avoir ce rôle de stabilité régionale. Raison pour laquelle l'Algérie doit réaffirmer son rôle de leadership en Afrique ».

L'intervenant a relevé dans ce sens que « le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a parfaitement compris que lorsqu'on a une zone de libre-échange économique, cela implique une stabilité régionale. Du coup, c'est un avis personnel, il va falloir créer d'autres espaces et des alliances stratégiques avec ces pays qui constituent des marchés importants en matière d'export et de diffuser davantage la vision politique et diplomatique de l'Algérie quand il s'agit de défendre certains dossiers comme ceux du Sahara occidental ou de la Palestine que nous défendons avec vigueur ».

Sur un autre plan, le professeur Sini a indiqué que la démultiplication des conflits dans le monde impactera l'économie mondiale, avec comme première répercussion, une récession économique, saupoudrée d'une tendance inflationniste sévère, prévue à partir de 2025. En ce sens, l'invité de la Radio a affirmé que « le monde risque un cycle récessionniste et un cycle inflationniste. Nous avons des tensions majeures au Moyen-Orient, le choc entre la Chine et Taïwan, deux pays qui représentent 70% du marché mondial des semi-conducteurs, mais aussi en mer Rouge où transitent 80% des marchandises et de biens, avec pour conséquences la prolongation des délais de livraison de 10 jours, outre des hausses des coûts du fret ». Rappelant que les pays sont interdépendants, il a relevé qu'« il était rare dans l'histoire de l'humanité une telle succession de chocs exogènes qui perturbent l'économie mondiale ». Selon M. Sini, « l'Europe, importatrice des matières premières, est le premier perdant de ces chocs géopolitiques, mais aussi les Etats-Unis d'Amérique où l'indice des PME-PMI est en train de fléchir ». Pis encore, a-t-il souligné, « les pays producteurs de pétrole, importateurs d'intrants, seront également impactés par ces chocs géopolitiques ». Concernant l'impact de la guerre génocidaire à Ghaza, l'intervenant explique que « les conséquences ne seront pas immédiates. Mais, d'ici la fin de l'année 2024, au plus au début de l'année 2025, on ressentira des impacts désastreux sur l'économie mondiale. C'est la raison pour laquelle tous les pays appellent à stopper cette guerre génocidaire, car d'autres pays de la région pourraient être impactés par cette poudrière ». Estimant dans ce cadre que « les Etats-Unis tirent les ficelles, certes, mais c'est le premier pays à être impacté par ce conflit. Car, beaucoup de pays ont revu leurs schémas de consommation et, aujourd'hui, les Etats-Unis ne peuvent pas accepter cet état de fait car c'est le premier moteur de croissance ». Abordant la mobilisation estudiantine dans le monde en faveur de la cause palestinienne, M. Sini a indiqué que « cette dernière aura un effet de contagion à travers le monde. L'Université de Columbia a annulé la remise des diplômes, alors que Sciences Po, en France, continue de manifester.

Idem en Suisse, en Belgique et au Canada. Il y a même des universités qui vont carrément annuler les examens de fin d'année ! C'est pour vous dire que cette jeunesse n'est pas seulement portée sur TikTok, mais c'est une jeunesse éveillée et qui porte des idéaux ».


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