Algérie

Algérie-Russie-Iran



Conciliabules à trois autour du gaz et... du nucléaire civil D’intenses échanges de visites et de signatures de mémorandum sur l’énergie et le gaz ont marqué ces derniers mois les relations algéro-russes. La Russie et l’Algérie assurent, à elles seules, environ 40% des besoins européens en gaz, et il sera quasiment impossible de réduire cette part vu la croissance prévue des exportations en provenance des deux pays. Ces relations bilatérales peuvent s’étendre à trois si la partie iranienne, qui veut, elle aussi, participer à une «entente gazière», donne son accord. L’Iran qui possède la moitié des réserves mondiales envisage, en effet, de lancer avec le Pakistan et l’Inde un mégaprojet qui consiste à réaliser un gazoduc qui acheminerait le gaz naturel extrait du gisement de South Pars, en Iran jusqu’en Inde, via le Pakistan. Le coût du projet est estimé à 3 milliards de dollars. L’Algérie a souhaité participer à la construction de ce gazoduc. La demande a été formulée par le ministre Chakib Khelil à son homologue pakistanais, Amanallah Khandjadoon, en visite à Alger le 6 janvier 2006. La courte visite reportée du président iranien à Alger devait, en principe, tourner autour de cette question qui intéresse également la Russie qui a fait part publiquement de sa disponibilité à participer à ce mégaprojet. Le gaz qui est appelé prochainement à devenir la «matière stratégique» du IIIè millénaire est, aujourd’hui, l’objet de toutes les convoitises de la part des Etats-Unis mais aussi de l’UE qui redoutent plus que jamais la création d’un cartel du gaz. Malgré les nombreuses assurances données par les pays fournisseurs, le doute subsiste encore chez ces nations les plus développées du monde. Si l’Algérie et la Russie continuent d’être les deux principaux fournisseurs de gaz à l’Europe -les deux acteurs gaziers réunis fournissent 36% de gaz à la communauté européenne-, continuent de jouer la carte du partenariat malgré les «interrogations» des pays précités. Un compromis entre Moscou, Alger et Téhéran a toutes les chances de se dégager au forum des exportateurs de gaz qui doit avoir lieu en avril prochain à Doha au Qatar. Autres inquiétudes signalées chez ces pays. Aux relations gazières avec l’Algérie pourraient s’ajouter très prochainement des contacts nucléaires. A l’initiative de la partie algérienne, une clause sur la coopération en matière de création en Algérie d’un secteur nucléaire civil a été ajoutée au texte du mémorandum signé dimanche dernier. «Les experts doivent se mettre au travail très prochainement», a indiqué Victor Khristenko, le ministre russe de l’Energie. Il est évident que Washington ne sera pas enthousiasmé par le nouveau projet russe d’exportation de technologies nucléaires civiles vers le monde arabe. La crise iranienne est la parfaite illustration de la gêne américaine. Alger qui a toujours souhaité développer le nucléaire à des fins civiles n’a jamais caché ses objectifs en la matière. Deux réacteurs d’essais ont été construits, l’un à Draria, au début des années 80 et l’autre à Aïn Ouessera au début des années 90. La visite du ministre russe de l’Energie a coïncidé avec la réunion du comité directeur chargé de la coopération entre Sonatrach et Gazprom qui s’est déroulée, hier, à Alger pour examiner les «propositions pratiques d’échanges d’actifs dans le domaine de l’extraction de gaz» doit en principe dégager une première liste de production. Le géant gazier russe Gazprom a proposé à Sonatrach huit sites de production. Quatre sites ont été sélectionnés. Selon le ministre russe de l’Industrie et de l’Energie, Viktor Khristenko, «l’Algérie est en train de préparer ses propres scénarios d’échange d’actifs».



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