Algérie - Préservation de la biodiversité au Parc nationaldu Djurdjura (PND): Le tourisme de masse, un défi majeur

Le tourisme de masse constitue l’un des facteurs «négatifs» les plus préoccupants pour le Djurdjura et pour les riches ressources fauniques et floristiques qu’il abrite, ont souligné les responsables du PND lors d’une conférence organisée à Bouira.

Cette rencontre, consacrée à la protection des sites naturels et touristiques, s’est tenue dans un contexte marqué par une fréquentation croissante du massif, en particulier durant la période hivernale.

Les participants ont insisté sur la nécessité de préserver ce patrimoine naturel exceptionnel, tout en impliquant l’ensemble des acteurs concernés, des institutions publiques aux associations, en passant par les sportifs et les visiteurs.

L’objectif est de concilier le développement de l’activité touristique avec la sauvegarde durable d’écosystèmes fragiles et uniques.

Ahmed Toumi, responsable du secteur de Tikjda au sein du PND, a souligné l’urgence de renforcer les actions de sensibilisation à destination des visiteurs.

La réserve de biosphère du Djurdjura recèle 1.676 espèces, dont 1.242 espèces floristiques, constituant un patrimoine naturel d’une valeur inestimable.

«Le tourisme de masse génère la prolifération des ordures en pleine nature et la pollution sonore, qui nuisent considérablement à la vie des espèces animales et végétales du Djurdjura», a-t-il précisé.

Le parc est organisé en trois zones de gestion complémentaires: une zone centrale de 6.922 hectares, une zone tampon de plus de 10.000 hectares, destinée à l’écotourisme et à des activités écologiquement viables, et une zone transitoire consacrée au développement durable, à la recherche scientifique et à l’appui logistique.

- Le Festival national, un levier de sensibilisation et de promotion

Dans le même esprit, Amar Kadouche, membre de la ligue de ski et de sport de montagne, a appelé les pratiquants à exercer leurs activités tout en respectant strictement les lois et réglementations en matière de protection de l’environnement et des sites naturels.

Les visiteurs sont également encouragés à adopter un comportement responsable lors de randonnées, de ski ou d’escalade, afin de limiter les impacts sur la biodiversité et de préserver l’intégrité des écosystèmes du massif.

La première édition du Festival national hivernal de tourisme, de sports de montagne et de sensibilisation environnementale, tenue à Tikjda, a permis de renforcer la prise de conscience des participants et de promouvoir un tourisme respectueux de l’environnement.

Plus de 150 personnes venues de sept wilayas ont pris part à des conférences, des randonnées pédestres, un concours vert, des formations au secourisme et des campagnes de nettoyage.

Une grande exposition de produits artisanaux traditionnels de Bouira a également été organisée sur trois jours, attirant des milliers de visiteurs.

Mme Hassiba Hamana, directrice par intérim du Tourisme et de l’Artisanat, a rappelé que ce festival vise à valoriser les richesses naturelles et touristiques du PND, à encourager l’échange d’expériences entre participants venus d’autres wilayas, et à promouvoir diverses formes de tourisme, allant du tourisme de montagne au tourisme thermal et culturel.

«Bouira est une wilaya qui recèle d’importantes potentialités naturelles permettant de développer plusieurs formes de tourisme, tout en sensibilisant les citoyens à la protection de l’environnement», a-t-elle souligné.

Classée réserve de biosphère par l’Unesco depuis 1997, la zone protégée du Djurdjura, avec ses forêts denses, ses gorges profondes et ses paysages variés, demeure un site naturel d’exception dont la préservation constitue un enjeu national majeur et une priorité pour les générations futures.

Photo: Affluence touristique au massif du Djurdjura, un patrimoine naturel fragile à préserver. El Watan

Fodil H.