Algérie - Sujets chauds

Algérie - La caméra cachée de trop: Boudjedra malmené



Algérie - La caméra cachée de trop: Boudjedra malmené


L’écrivain Rachid Boudjedra a été gravement malmené lors d’un programme de caméra cachée de la chaîne privée Ennahar TV.

Malgré les excuses du directeur de cette chaîne, Anis Rahmani, publiées sur son compte Twitter, les réseaux sociaux bruissent de colère et d’indignation contre les scène de violences verbales et autres humiliations dont a été victime le grand auteur de La Répudiation. Bousculé par les «animateurs», appelé à proclamer sa foi musulmane comme si l’athéisme était une maladie qu’il fallait guérir en plateau TV, l’écrivain a eu droit au pire.

Le silence de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) et celui du ministère de la Communication sont assez éloquents. On n’ose même pas penser au ministre de la Culture qui devrait réagir! Plusieurs facebookers ont appelé à inonder les fax et boîte e-mail de l’ARAV de messages d’indignations.

«Cette surenchère dans la violence et le vulgaire sous couvert d’humour potache teinté de bigoterie haineuse et d’usurpation d’identité des représentants de la loi, cet énième scandale renseigne sur la déliquescence morale qui a contaminé notre société, de l’école à l’université, en passant par les médias ainsi que la célébration de l’usage de la peur comme moyen pour effrayer un citoyen, un intellectuel», lit-on dans une des pétitions publiées hier, jeudi, sur les réseaux sociaux.

Une autre pétition, en arabe, publiée par le web-magazine Nafha, exige une position ferme et claire des autorités face à ces agissements.


Appel

Au nom du divertissement bêtifiant et en toute impunité, la chaîne Ennahar TV a diffusé le mercredi 31 mai 2017 «une caméra cachée» odieuse et malsaine dont la victime, non consentante faut-il le préciser, n’est autre que le grand écrivain Rachid Boudjedra.

Violenté, malmené, poussé à bout, forcé de clamer qu’il est musulman (nous ne sommes pas loin des mises en scène de Daech) et de se justifier comme un enfant, l’un des plus illustres auteurs algériens vivants a subi humiliations et railleries de la part «d’animateurs» qui n’ont eu aucun respect pour lui et n’ont certainement jamais lu une ligne de sa littérature.

Cette surenchère dans la violence et le vulgaire sous couvert d’humour potache teinté de bigoterie haineuse et d’usurpation d’identité des représentants de la loi, cet énième scandale renseigne sur la déliquescence morale qui a contaminé notre société, de l’école à l’université, en passant par les médias ainsi que la célébration de l’usage de la peur comme moyen pour effrayer un citoyen, un intellectuel.

Le silence des autorités, ministère de la Culture, de la Communication, et le mutisme de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, sont des preuves de complaisance voire de complicité avec certains médias qui nourrissent la haine, le racisme, l’intolérance et pourrissent le débat public.

Les excuses du patron de ce «groupe médiatique» ne peuvent réparer l’ignominie de cette émission, qui, en avilissant sa victime, a également avili les téléspectateurs.

En perte de repères, sans Etat de droit, la société reste otage de ces dangereux ignorants, ces commissaires de la foi, ces officiers de la morale et d’un pseudo patriotisme dont ils pensent avoir le monopole.

Nous appelons à une enquête par les autorités concernées pour faire la lumière sur cet épisode abject.


Premiers signataires:

Sofiane Hadjaj (Editeur). Selma Hellal (Editrice). Métioui Rahmouna. Zaroual Abdessalam (Musicien).

Sofiane Nath Saydhi. Bouchra Belguellil (Juriste). Laila Aoudj. Kais Aguellide. Ammar Beldjazia. Anouar Rahmani (Auteur). Derriche Sarah (Etudiante). Sofia Ouahib (Journaliste). Ryma Maria Benyacoub (Journaliste). Smain Kouadria (Militant syndicaliste et ex-député). Sid Ahmed Semiane (Auteur, photographe). Djilali Hadjadj. Mohamed Moncef Zenboudji (Retraité de l’enseignement supérieur). Naziha Damardji, Selma Hannane (Docteur en médecine et ancienne inspectrice centrale). Azzedine Daid. Mohammedi Aïssa. Adel Maïza. Réda Tolba. Rabah Igheldane. Fouzia Izem. ‬Boubkeur Nabil. Rachid Hamou. Yassine Bourouais (Psychologue et universitaire). Yahia Daddi Mousssa Ider. Noureddine Khelassi (Journaliste). Adlène Meddi (Journaliste, auteur). Hana El Kacemi Al Hocni. Kamal Naït Slimane. Kamela Haddoum (Journaliste). (Liste à suivre sur les réseaux sociaux)


Photo: L’écrivain Rachid Boudjedra

Adlène Meddi
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