Algérie - Oléiculture, Production d'huile d'olive

Algérie - Désillusionnés, les oléiculteurs d'El Oued se tournent vers la culture de la pomme de terre



Algérie - Désillusionnés, les oléiculteurs d'El Oued se tournent vers la culture de la pomme de terre


Les aventuriers de l'oléiculture dans la région d'El Oued, dans le sud-est algérien, déchantent. Leurs vergers sont malades, les fruits n'arrivent pas à maturité: une grande désillusion pour ces agriculteurs qui ont beaucoup investi pour la production oléicole, avec comme objectif l'exportation. Ils se reconvertissent dans les cultures maraîchères, beaucoup plus rentables.

Au Salon de l'agriculture saharienne et steppique (Sud-Agral) qui s'est tenu du 16 au 19 décembre dernier à El Oued, beaucoup d'agriculteurs qui avaient misé sur l'oléiculture sont dans l'impasse. Leurs vergers ne sont pas productifs, et les arbres ne donnent pas encore de fruits.

Ces agriculteurs sont les pionniers du nouveau programme de renouveau agricole dans le domaine du développement de l'oléiculture. Ce programme mis en place par l'Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV) vise la plantation de plus de deux millions d'oliviers à l'horizon 2014. Mais à El Oued, une mystérieuse maladie frappe les jeunes plants.

«Beaucoup de planteurs ont saisi les instituts spécialisés pour se pencher sur ce problème», explique un agronome et spécialiste en arboriculture.

«Le problème qui affecte la majorité du verger oléicole d'El Oued, ajoute-t-il, est la chute des fleurs ou des fruits avant maturité, principalement pour la variété chemlal (olivier à huile) et, à un degré moindre, la Sigoise (olive de table).»

Des instituts comme l'ITAFV, l’Institut nationale de la protection des végétaux (INPV), l'Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRAA) ou l'Institut national des sols, de l’irrigation et du drainage (INSID, ont été approchés ; une commission nationale composée des représentants de ces instituts a été mise en place pour déterminer l'origine du problème, les spécialistes évitant, pour le moment, de parler de « maladie ». Les conclusions de cette commission, selon la même source, ne sont pas encore connues.

La pomme de terre a tué la datte

Entre-temps, les agriculteurs, soucieux de limiter leurs pertes, pensent déjà à se recycler dans les cultures maraîchères. Beaucoup d'entre eux, rencontrés à la 9eme édition de Sud-Agal, sont déjà passés à l'action en procédant à l'arrachage des oliviers pour les remplacer par des produits plus faciles à rentabiliser: la pomme de terre et la tomate. Toutes ces reconversions agricoles se sont faites au détriment de la phoeniciculture, abandonnée depuis plus d'une dizaine d'années dans cette wilaya du sud algérien.

C'est dans les années 2000 que les phoeniciculteurs d'El Oued ont commencé à délaisser la culture de dattes peu rentable et fortement concurrencée par celle de la wilaya voisine, Biskra avec sa fameuse variété Deglet Nour. Ils se sont tournés vers la culture de la pomme de terre et de la tomate, plus rentables financièrement. Le succès a été immédiat et les investisseurs font de grands bénéfices.

Face à ses concurrentes de Mascara, d’Aïn Defla et de Mostaganem, la pomme de terre d'El Oued est vite devenue la plus consommée et la plus recherchée en Algérie. Son avantage est qu'«elle est sur le marché durant toute l'année et ne connaît pas les contingences saisonnières», selon notre source.

En 2012, la production de pomme de terre d’El Oued a atteint 1,17 million de tonnes, soit le tiers de la production nationale (environ 4 millions de T). Des arguments solides qui ont poussé les agriculteurs de cette wilaya, qui avaient misé sur la production oléicole, à se reconvertir aux maraîchages.



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