Algérie

ALGERIE-BRESIL


Fernando Furlan (Ministre brésilien du Développement, Industrie et Commerce extérieur) « Ne pas passer par l?Europe pour se rendre en Algérie » Luiz Fernando Furlan est à Alger depuis hier. Avec son collègue Rondeau Cavalcante Silva, ministre des Mines et de l?Energie, il va présider une rencontre des hommes d?affaires des deux pays. Il explique dans cet entretien les domaines d?intérêt pour l?investissement et le commerce. L?Algérie est le premier partenaire économique du Brésil dans le monde arabe et le second en Afrique, derrière le Nigeria. Cette situation ne semble pas encore être capitalisée pour renforcer l?investissement brésilien en Algérie. Quelles en sont les raisons ? La visite du ministre du Développement, Industrie et Commerce extérieur et du ministre des Mines et Energie du Brésil à Alger, accompagnés d?environ soixante entrepreneurs des différents secteurs de l?industrie et des services, a pour objectif de faciliter les premiers contacts directs avec les entrepreneurs algériens afin d?évaluer les opportunités d?investissements. A l?occasion de cette visite, conjointement avec les autorités algériennes, nous allons inaugurer une usine de fabrication d?autobus, une association des capitaux algériens et brésiliens, et nous espérons voir se concrétiser, dans l?avenir, de nouvelles initiatives de joint-ventures, soit au Brésil soit en Algérie. Les relations entre les deux pays sont dominées par le commerce. Ne croyez-vous qu?il faut aller au-delà pour établir un véritable partenariat qui s?inscrit dans la durée ? Le Président Luiz Inácio Lula da Silva a élu l?Afrique comme une des priorités des relations internationales du Brésil et, comme témoignage de cette politique, il a réalisé plusieurs voyages sur le continent avec pour but d?augmenter le commerce bilatéral et aussi de réaffirmer une politique d?approche Sud-Sud. Nous croyons que les pays en développement peuvent profiter de cette alliance et la création du G20 (pays agricoles) en est un bon exemple. Dans le cadre spécifique de l?Algérie, je compte maintenir les contacts avec les autorités de l?Algérie. Je suis porteur d?une lettre personnelle du président Lula au président Bouteflika dans laquelle est signalée l?importance de l?Algérie comme partenaire stratégique du Brésil sur le continent africain. La réalisation récente du sommet Amérique du Sud-pays arabes à Brasília s?est passée dans un climat de haute coopération et l?on prévoit un prochain sommet dans un pays d?Afrique. Quels sont les domaines qui intéressent prioritairement votre pays pour l?investissement en Algérie ? Cette visite exploratrice permettra aux exportateurs et investisseurs brésiliens de prendre contact avec les acteurs de l?économie algérienne et, par la suite, de définir les domaines d?activités industrielles, des services et du commerce qui représentent des potentiels pour l?investissement. Des représentants de la Banque nationale pour le développement économique et social, banque officielle du gouvernement brésilien pour le financement des investissements internes et des sociétés brésiliennes à l?extérieur, nous accompagnent dans cette visite et présenteront lors du séminaire Algérie-Brésil les conditions pour les financements ci-dessus indiqués. Des hommes d?affaires algériens ont visité Sao Paulo et Rio de Janeiro en août 2004. Cette visite a-t-elle ouverte de nouvelles perspectives dans la coopération et dans le lancement de projets ? En effet, lors de la visite d?une mission algérienne à Sao Paulo en août 2004, l?idée de la création d?un conseil des entrepreneurs Brésil-Algérie a été lancée avec le but de dynamiser les contacts et le commerce entre les deux pays. Ce conseil, en coopération avec la Chambre de commerce arabo-brésilienne, pourra aider la préparation de réunions plus fréquentes entre les hommes d?affaires et en conséquence créer des sociétés mixtes dans les deux pays, pour la production ou la distribution des produits fabriqués dans les deux zones. Le volume des échanges commerciaux en 2004 entre l?Algérie et le Brésil avait atteint 2,3 milliards de dollars avec une balance favorable à l?Algérie. Ces échanges ont-ils évolué en 2005 ? En 2004, la balance commerciale entre l?Algérie et le Brésil a été favorable à l?Algérie et les perspectives pour 2005 doivent se maintenir avec une discrète amélioration des exportations brésiliennes. Cette visite devra nous ouvrir des possibilités de complémentarité industrielle et en conséquence d?élévation du niveau du commerce. Il est intéressant de signaler les perspectives qui doivent s?ouvrir pour les exportations à partir de l?Algérie vers l?Union du Maghreb arabe, et du Brésil vers le Mercosur. Les échanges commerciaux entre le Brésil et l?Algérie ont augmenté considérablement dans les dix dernières années. En 1995, le courant de commerce a totalisé 335 millions de dollars et en 2005 (janvier-septembre), il a atteint 2,4 milliards de dollars. Cette année, nous devons obtenir, pour la première fois, 3 milliards de dollars en échanges. Les deux pays ont atteint une expansion : les exportations brésiliennes ont augmenté de 29% et les algériennes de 49%. Aujourd?hui, l?Algérie est le 9e principal fournisseur du Brésil. Ne croyez-vous pas que l?ouverture d?une ligne aérienne entre les deux pays aidera les échanges à se développer ? Le Président m?a fait remarquer qu?il manquait une ligne aérienne directe parce que, aujourd?hui, il nous faut passer par l?Europe pour se rendre en Algérie. Et notre Président considère que si un homme d?affaires est contraint d?aller en Europe avant de se rendre au Brésil ou en Algérie, il serait tenté de s?arrêter en Europe pour y contracter des affaires. Certainement que l?ouverture d?une ligne aérienne entre l?Algérie et le Brésil facilitera le développement des échanges plus directs du point de vue commercial et ouvrira des perspectives pour développer les potentiels du tourisme en coopération avec les pays du Maghreb et d?Amérique latine. A quand une réunion de la commission mixte algéro-brésilienne, dont la dernière en date remonte à 1987, surtout que les deux pays ont signé, en février 2005, un « mémorandum d?entente » pour relancer la coopération ? Nous pensons organiser la réunion de la commission mixte et le président Lula m?a recommandé de faire la proposition. Je serai en Algérie avec mon collègue le ministre Silas Rondeau qui est en charge des Mines et de l?Energie. Notre délégation comprend aussi des représentants d?autres ministères à Brasilia. Je pense qu?il est besoin de parvenir à un mémorandum d?entente pour relancer la coopération. J?en ai déjà discuté avec l?ambassadeur d?Algérie. Nous pouvons jouer un rôle pour relancer cette commission mixte bilatérale. Le Brésil et l?Algérie avaient présidé, en mai 2005, le sommet Amérique du sud-pays arabes. Quelles sont les principales leçons retenues de ce forum et y a-t-il des chances pour que ce sommet s?impose comme un rendez-vous incontournable dans l?agenda international ? Le sommet Amérique du Sud-pays arabes a créé les conditions pour une étroite coopération entre les deux régions du monde qui, pendant des siècles, n?ont pas échangé directement des opinions au sujet des différentes complexités politiques du monde moderne. Le résultat obtenu à l?issue de la réunion est excellent. Un nouveau sommet est en préparation, devant se tenir prochainement dans un pays arabe, ce qui signifie une continuité assurée d?un idéal, celui de prendre part à la création des conditions pour la paix dans le monde, dans les zones où persistent encore des conditions non favorables à l?entente des peuples.
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