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Algérie - Après les menaces sur Neal, l'organisation du renouvelable dans le flou




Algérie - Après les menaces sur Neal, l'organisation du renouvelable dans le flou
Maghrebemergent et le Quotidien d'Oran ont rapporté le 10 juillet dernier que l'acteur dédié aux énergies renouvelables Neal créée en 2002, risquait la dissolution dans les plans du ministère de l'énergie et des mines. Information non démentie. Du coup la prise en charge du plan de développement du renouvelable algérien parait encore plus démuni. Sonelgaz en butte aux pics de consommation d'électricité, ne souhaite pas occuper le centre de l'échiquier du renouvelable.
Sonelgaz ne serait pas un « acteur central » dans le renouvelable; la production des énergies renouvelables sera confiée à des filiales de droit algériens. C'est la nouvelle approche soutenue, la semaine dernière, par son PDG M Nordine Bouterfa. Après l'annonce que des menaces se précisaient sur l'avenir de NEAL, une joint venture Sonatrach-Sonelgaz Sim, en panne de plan de charge, dans le nouveau dispositif du renouvelable en Algérie, les regards se sont tournés davantage vers Sonelgaz, devenu de fait le leader de la filière de l'énergie verte. Nordine Bouterfa a donc voulu recadrer les missions en dégageant quelque peu sa compagnie du rôle « d'acteur central » du renouvelable, alors même qu'elle est en grande difficulté pour faire face aux pics successifs d'appel de consommation d'électricité chaque été. Le PDG de Sonelgaz a également affirmé que le projet Desertec pourrait être morcelé, segmenté, décomposé. Sonelgaz a signé, en décembre 2011 à Bruxelles, un accord avec la société Desertec. Le grand opérateur de l'électricité et du gaz algérien devrait participer à des « découpes », des sous projets Desertec. Mis bout à bout, l'éclipse de Neal, le détail sur le contenu du futur partenariat Sonelgaz-Desertec dessine en pointillé les contours d'une réorientation de la politique sur les énergies renouvelables en Algérie. Le président du cabinet Emergy, Mourad Preure a réagit au risque de dissolution qui pèse sur Neal. Pour l'expert, NEAL a réussi à lancer la premier centrale hybride gaz-solaire avec l'espagnol Abener à Hassi R'mel et devrait, pour cela, conserver un plan de charge dans le plan du solaire concentré (CSP) annoncé. « Le retour d'expérience » étant une des clés du succès dans le déploiement du programme des énergies renouvelables dans les prochaines années. « Mon sentiment est que l'existence d'une société dédiée au développement des renouvelables se justifie en Algérie. Cette société doit être, comme l'est Neal, articulée aux énergéticiens nationaux », conclut Mourad Preure.
L'efficacité énergétique l'autre enjeu de la transition
Le débat sur l'organisation du secteur du renouvelable en Algérie de doit pas faire perdre de vue « l'enjeu transversale» de l'efficacité énergétique. Il concerne tous les secteurs, toutes les institutions et pas seulement les acteurs du renouvelable. Mourad Preure estime qu'une vision « globale » est « nécessaire » en matière de renouvelable. Cette vision doit être de long terme, impliquant non seulement les énergéticiens algériens, d'une manière ou d'une autre, mais aussi et surtout « l'université » et « la recherche nationale ». Le développement des renouvelables est un volet de la stratégie énergétique nationale qui comprend aussi les gains en efficacité énergétique avec tout ce que cela implique : habitat écologique, matériaux de construction optimisant l'isolation thermique. La construction en terre crue, Toub ou Ghaleb, pour l'exemple, est une « voie à suivre », recommande le président du cabinet Emergy. Elle doit susciter l'intérêt des entreprises de construction, des universitaires et des chercheurs. « Nous devons absolument nous porter aux standards internationaux en matière d'efficacité énergétique. », ajoute-il. Enfin la délicate question de la tarification de la consommation électrique, mais aussi celle des carburants, arrivera rapidement au c'ur de la politique du renouvelable, selon l'expert, lorsqu'il faudra bien affronter les modèles technico-économiques de la filière. Pour Mourad Preure, « il est hors de question que ce thème technologique majeur de l'énergie renouvelable ne puisse pas trouver son équilibre économique, en Algérie ». Il faudra donc bien revoir ce contexte algérien des subventions étatiques. Faire la part entre celle qui aident à l'émergence de solutions technologiques dans le renouvelable, et celle qui perpétuent l'emprise de l'énergie fossile et surtout de son gaspillage.
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