Alerte de l?ONU face à la crise des prix des produits alimentaires
« Des explosions sociales guettent beaucoup de pays » La hausse vertigineuse des produits alimentaires risque de faire exploser beaucoup de pays, notamment ceux ne pouvant pas financer une politique de protection sociale pour préserver leur stabilité intérieure, a alerté hier le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Ayant pris des proportions alarmantes ces derniers mois, notamment depuis la flambée des cours du pétrole, la crise des prix des produits alimentaires fait sortir l?instance onusienne de sa réserve, mettant à l?index la politique du recours au biocarburant en raison des menaces qu?il fait peser sur la stabilité. Selon l?APS, Ban Ki-moon appelle à une « révision globale » de la politique du recours au biocarburant car, relève-t-il, l?utilisation sans cesse croissante des biocarburants est à l?origine de la flambée des prix des produits alimentaires, d?autant que, précise-t-il, la tendance des agriculteurs aux Etats-Unis est au remplacement de la production du blé par le maïs transformé en éthanol. Selon le SG de l?ONU, « il ne s?agit pas de condamner les efforts visant à trouver des énergies alternatives dont les biocarburants, mais plutôt d?une vision globale de la crise », confortant ainsi les multiples voix ayant dénoncé les politiques des pays industrialisés en faveur d?un recours de 10% aux biocarburants. Un rapport des Nations unies, publié en octobre 2007, est allé jusqu?à affirmer que l?utilisation des récoltes agricoles pour la production des biocarburants comme alternative au carburant est un « crime contre l?humanité » car il conduira inéluctablement à une « catastrophe mondiale » en matière d?alimentation. Une alerte que semble avoir pris au sérieux l?Union européenne qui avait annoncé récemment l?abandon de la nouvelle politique énergétique accordant une place importante aux biocarburants. D?autant plus que le front social dans les pays de l?UE gronde, comme l?atteste la démonstration de force d?hier dans les rues de Ljubljana (Slovénie) ? où se tient une réunion des ministres européens des Finances ? à l?appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) où 54 syndicats ont pu mobiliser quelque 35 000 participants, selon les organisateurs. « Les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres », a déclaré le secrétaire général de la CES, John Monks, à l?AFP. Et d?ajouter : « Nous voulons dire aux ministres des Finances que nous voulons notre part dans la croissance européenne, les travailleurs veulent une hausse de salaire. » Loin d?échapper à cette déferlante internationale de la hausse des prix des produits alimentaires, l?Algérie, qui importe quasiment tous les produits alimentaires, devra désormais payer encore plus cher sa facture d?importation. Selon les statistiques du ministère du Commerce, les prix des produits de grande consommation ont presque tous augmenté entre 2005 et 2007. Des produits ont enregistré une hausse oscillant entre 5 et 50%, alors que d?autres, à l?instar de la pomme de terre, ont augmenté de plus de 100%. Au début 2008, certains produits connaissent une hausse vertigineuse. Les importations de l?Algérie en matière de denrées alimentaires ont enregistré une augmentation notable, notamment les céréales, le lait, le sucre et les légumes secs entre 2005 et 2007, selon les données officielles. Pays mono-exportateur d?hydrocarbures, l?Algérie aura ainsi à payer fort le délaissement du secteur agricole.
Posté Le : 06/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Mamart
Source : www.elwatan.com