Algérie

Aïn TÉmouchent. El Besma sur la bonne voie


Pour sa première production, l?association des arts dramatiques El Besma de Hammam Bou Hadjar a fait bonne impression. On n?attendait pas tant d?elle, d?autant que dans la wilaya de Témouchent l?activité théâtrale est moins que balbutiante. Et elle a si bien fait que le commissariat du Festival de théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès l?a sélectionnée pour la 2e édition de cette manifestation, prévue à partir du 24 avril prochain. Ceux qui ont assisté à la générale de Erraqam el mafqoud ont été eux aussi agréablement surpris de la revoir à la maison de la culture de Témouchent, le spectacle s?est depuis bonifié. C?est donc un événement artistique, au regard du niveau de la pratique théâtrale de la wilaya de Aïn Témouchent. Pour réussir cela, Boudchiche Bouhadjar, l?animateur de la troupe, a réuni les conditions nécessaires. A la première de ces dernières, il a le mérite de n?avoir pas cédé à l?ambition d?écrire et de mettre en scène en même temps, une démesurée prétention dont font montre la plupart des amateurs en Algérie et que peu de professionnels étrennent. Il s?est appuyé sur un solide texte de l?Irakien Abbas Menacher, adad Asnane el hissane kam hya, un texte qu?il a remanié mais heureusement sans toucher à sa structure dramatique. Le prétexte ? Il est puisé d?une byzantine controverse en un temps ancien au sein d?un groupe de débatteurs sur la question de savoir le nombre de dents d?un cheval, une polémique se transformant en pugilat, alors qu?il était plus simple d?aller les compter sur un cheval. A partir de là, l?auteur a imaginé des personnages situés en un temps et en un lieu indéterminés, des personnages mis en demeure, sous peine de mort, de répondre à cette question. A cet égard, l?insolite huis clos est bien rendu par la mise en scène de Boudchiche, aidé en cela par la scénographie de Herbouj Abdallah. Les personnages évoluent presque enchaînés à des praticables mobiles, tels l?escargot ou la tortue avec leurs carapaces, tout autant peine à porter et salutaire refuge. Ils ne l?escaladent pour s?élever que pour l?échafaud. L?atmosphère d?étrangeté est renforcée par une tension dramatique qui ne s?essouffle pas grâce à un rythme soutenu. Enfin, des quatre prometteurs comédiens, l?on retiendra le nom de Boublenza Khelil. Bonne continuation à la troupe El Besma, elle est sur la bonne voie.


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