Affaire de la filière maghrébine de trafic de drogue: La perpétuité requise contre 24 accusés

Le procès du réseau de trafic de drogue, démantelé l'année dernière à Boutlélis, s'est poursuivi, hier, au tribunal d'Oran par l'audition des accusés. Interrogé, l'accusé principal, B.Kh., a nié les faits retenus contre lui, il a déclaré que le kif découvert lors de la perquisition de son domicile à Aïn El-Turck ne lui appartenait pas. Le nommé M.Y., qui conduisait la voiture dont laquelle les éléments de la police ont découvert 92 kilos de kif, a déclaré qu'il ne savait pas qu'il y avait de la résine de cannabis dans la voiture. Idem pour les autres accusés. Cependant, certains d'entre eux, à l'instar de B.Kh. et M.Y., ont reconnu avoir falsifié leur identité pour échapper à la police, car ils étaient condamnés par différents tribunaux du pays pour leur implication dans des affaires de trafic de drogue. Un autre accusé, en l'occurrence A.N., transporteur clandestin de son état, a reconnu avoir effectué trois versements de sommes d'argent allant de 9 à 20 millions de centimes pour le compte d'un commerçant, à savoir le nommé Ch.O., résidant à Maghnia, et ce suite à la demande d'une tierce personne, sans pour autant connaître la provenance des sommes déposées. Ce même accusé avait déclaré après son arrestation que le nommé Ch.O. était le lien entre les narcotrafiquants en Algérie et leurs acolytes au Maroc. Hier, il s'est rétracté en déclarant qu'il avait fait ces déclarations sous la pression et la torture des services de sécurité. Un autre accusé avait avoué qu'il avait vendu un mouton et en contrepartie il avait reçu une quantité de stupéfiants. De son côté, le Libyen F.A.A. a nié les faits retenus contre lui. Arrêté le 23 avril 2007 en possession de faux documents, ce dernier a déclaré qu'il a été condamné dans son pays à la perpétuité dans une affaire de trafic de drogue et qu'il s'était évadé de la prison avant de se rendre en Algérie sous une fausse identité et la nationalité algérienne. Il s'installa alors à Tébessa et a tissé des relations avec d'autres dealers de ce réseau qui importait la drogue du Maroc pour l'exporter vers la Libye, en passant par l'Algérie et la Tunisie, rappelle-t-on. Hier, il a déclaré au juge qu'il avait fait ces déclarations devant la police parce qu'il ne connaissait pas la législation algérienne et qu'il avait peur d'être jugé devant un tribunal militaire et préférait être extradé vers la Libye. L'audition des accusés s'est terminée hier en fin d'après-midi. Eu égard au volume de ce dossier et au nombre d'accusés, ce procès se poursuivra aujourd'hui avec les plaidoiries. Pour rappel, trente personnes dont quatre en état de fuite et deux sous contrôle judiciaire sont impliquées dans cette affaire d'»importation et exportation de drogue», «association de malfaiteurs» et «faux et usage de faux en documents administratifs». Les faits remontent au 10 février 2007 lorsque les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de trois des mis en cause, à la suite de la découverte d'une quantité de 142 kilogrammes de résine de cannabis, dissimulée dans deux véhicules au niveau de la commune de Boutlélis. Le même jour, les services de sécurité ont arrêté l'accusé principal, en l'occurrence B.Kh., dans la commune d'Aïn El-Turck. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis la réclusion à perpétuité contre l'ensemble des accusés présents. Quant aux 6 autres, absents du procès, le tribunal statuera sur leur cas..