Algérie

Affaire de la circoncision à El Khroub



Protestation au secteur sanitaire Elle a rassemblé environ 300 travailleurs entre personnel médical et employés. Son objectif a consisté à émettre les clarifications nécessaires à l?opinion publique pour contrecarrer ce qu?ils considèrent comme « une machination orchestrée à des fins inavouées en prenant appui sur la douleur des gens pour discréditer l?hôpital Mohamed Boudiaf ». Le drame est un fait, et il appartient à l?enquête de situer les responsabilités et de prendre les mesures qui s?imposent. Cette démonstration est venue suite à une décision de l?AG tenue samedi dernier. Les travailleurs dénoncent, par ailleurs, la politique du bouc émissaire dont est l?objet leur directeur qui a été « sommé par le premier magistrat de la wilaya de démissionner de son poste », disent-ils. L?administrateur de cet établissement hospitalier « a refusé par écrit la sollicitation du maire quant à mettre les moyens humains et matériels à la disposition de la circoncision collective qui a tourné au drame », raconte son intérimaire. « Ce n?est qu?après maintes démarches de l?union locale UGTA que le directeur accéda à la demande des organisateurs de ce rituel », poursuit notre interlocuteur visiblement traumatisé par ce qu?il vient d?endurer avec son personnel depuis cet événement et celui de la tragédie de Aïn Abid. Scandalisé et déstabilisé, il nous présente la carte sanitaire de sa circonscription s?étendant sur une superficie de 1245 km2 jusqu?aux limites frontalières des wilayas de Guelma de Skikda et d?Oum El Bouaghi. En effet, le secteur sanitaire d?El Khroub est vaste .Composé de deux hôpitaux (240 et 70 lits), de deux polycliniques, de six centres de santé, de quarante salles de soins , il emploie 980 travailleurs (toutes catégories confondues). Le nombre de médecins s?élève à 168 (76 généralistes, 54 dentistes et 38 spécialistes) assurant la couverture médicale régulière d?une population de plus de 300 000 habitants répartis à travers les différentes structures relevant du secteur et des unités scolaires (UDS) avec un budget annuel de 43 milliards partagé entre l?équipement, le fonctionnement, les produits pharmaceutiques et autres. L?on apprend aussi que l?assemblée générale a demandé la constitution d?une commission d?enquête pour situer les responsabilités de chacune des sages-femmes ayant failli à sa mission de prise en charge de la dame qui a accouché d?un mort-né. Certaines d?entre elles s?en défendent en arguant la faiblesse des moyens pour contenir la pression de la demande en accouchement estimée en moyenne entre 10 et 20 par jour avec seulement deux gynécologues qui assurent en même temps les consultations. Un représentant des travailleurs s?élève contre la mise à l?index de cette institution publique qui « a réparé tant d?erreurs médicales commises dans des cliniques privées sans que cela émeuve les pouvoirs publics ». On a relevé, aussi, une solidarité entre les médecins, les infirmiers, les gestionnaires et les autres catégories de travailleurs quant à l?appréciation de la gravité des erreurs médicales commises, mais qu?il leur appartient de les relativiser, soutient un syndicaliste révolté par « le manque de moyens humains, matériels et financiers pour une réelle prise en charge des malades ». Ces affirmations « ont été constatées par un ex-ministre de la santé, M.Redjimi, lors de sa visite, lequel avait promis un renouvellement du matériel obsolète et un renforcement en moyens d?intervention appropriés », a conclu son camarade. Il semble que les récents drames indélébiles ont créé un déclic chez l?ensemble du personnel, afin de surmonter ses faiblesses et ses insuffisances pour « déjouer les man?uvres de ceux qui s?acharnent à remettre en cause la santé publique », disent-ils, convaincus qu?il y va de l?avenir du secteur public déstructuré par les multiples réformes qui n?ont fait qu?accentuer la santé à deux vitesses.
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