Algérie

Adelmadjid Khobzi. Président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des Ziban: Durant la décennie noire, l’Algérie a perdu du terrain dans l’exportation des dattes





- Pourquoi les conditionneurs et les exportateurs de dattes se plaignent-ils encore de nombreux maux?

En coordination avec les parties concernées, nous menons depuis des années de larges actions pour réorganiser la filière phœnicicole, la moderniser et en exploiter toutes les potentialités. L’exportation des dattes suppose en amont du professionnalisme à toutes les étapes et une logistique de pointe.

Nous œuvrons pour la réalisation d’un tissu d’unités de conditionnement et de production de produits dérivés des dattes et agissons pour informer les phœniciculteurs et les exportateurs sur les facilitations, les avantages douaniers et les mesures d’encouragement qui leur sont accordés par l’Etat.

La CCI des Ziban garde ses portes ouvertes à tous les jeunes exportateurs et aux investisseurs pour les seconder et les accompagner dans leurs activités. Le Sidab a pour vocation de servir de tremplin à la phœniciculture algérienne qui est prête à gagner de nouveaux marchés.

- A propos de nouveaux marchés, le volume des échanges entre l’Algérie et l’Indonésie et le Vietnam, dont vous avez reçu les représentants, ont-ils progressé dans le secteur des dattes?

Nous nous sommes rendus dans ces pays pour y présenter nos produits. La vente, c’est désormais 70% de publicité et 30% pour le produit en lui-même. Leurs ambassadeurs et représentants consulaires venus au Sidab savent que la qualité de nos produits est irréprochable. Avec le ministère du Commerce et celui des Affaires étrangères, nous projetons de créer des comptoirs permanents dans ces pays pour y exposer et vendre les dattes et les produits agricoles algériens en passant par des mandataires locaux.

Je dois souligner qu’avec certains pays comme la Turquie ou la Corée du Sud, les dattes algériennes sont soumises à des taxes d’importation astronomiques, contrairement à celles de la Tunisie, qui a ratifié avec ces pays des traités et des conventions de libre-échange commercial. Durant la décennie noire, l’Algérie a perdu du terrain dans le domaine des exportations des dattes, mais nous travaillons d’arrache-pied pour reconquérir des marchés pris par d’autres.

- Les produits dérivés des dattes connaîtront-ils un essor international?

Voilà un créneau incontestablement d’avenir. Là encore, un travail de fond est réalisé par les pouvoirs publics pour les promouvoir et les insérer dans le secteur industriel. Ceux-ci doivent être homologués, leurs caractéristiques et propriétés organoleptiques définies et leurs modes de production et de consommation détaillés et enfin être certifiés pour répondre aux normes internationales.

Il faut favoriser la création d’unités de transformation des dattes. Quelques-unes sont déjà en voie de certification à Biskra. Le Sidab a accueilli cette année une jeune entreprise de Batna qui conditionne d’excellentes dattes fourrées de noix et enrobées de chocolat que les visiteurs se sont arrachés.

Ce qui est de bon augure. Avec les rebuts de dattes, les noyaux et les restes du nettoyage des palmeraies, on peut créer des entreprises et nous invitons tous les investisseurs à se rapprocher de Biskra pour y travailler. Pour terminer, je voudrais dire que nous ne devons pas arrêter de planter des palmiers-dattiers.

A l’image de la Tunisie qui inonde sa partie sud de palmeraies, ou de l’Egypte dont l’armée est mise à contribution pour planter 50.000 palmiers-dattiers sur les bord du Nil, nous devons impérativement redonner vie aux palmeraies de Touggourt, El Oued, Ouargla, Adrar, Béchar, Tébessa et Biskra et décupler notre production de dattes et de produits qui en sont dérivés.


Hafedh Moussaoui
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