Algérie

Activités lucratives et fonctionnement informel



Activités lucratives et fonctionnement informel
Si le boum des cliniques privées s'est produit à partir des années 2000 avec le lancement de 75% de celles en activité, cette stratégie a été voulue par les pouvoirs publics dans les années 80, "au moment où le prix du baril était de 10 dollars", estimera l'économiste Ahcène Zehnati du Cread.Dans une conférence-débat donnée, hier, au sein de l'unité de recherche en sciences sociales et santé d'Oran, Ahcène Zehnati a analysé le développement du secteur privé des soins en Algérie. Il indiquera que l'appui des autorités à l'émergence du secteur privé est important, car ne pouvant assurer des augmentations de salaires aux médecins ainsi que les difficultés dans la prise en charge de la population pour cause de dysfonctionnement et manque d'organisation du système de santé publique.Pour l'orateur, "l'entrepreneuriat" des médecins dans le secteur privé a pour motivation "l'intérêt lucratif" et d'y voir comme signe les activités médicales et chirurgicales les plus présentes correspondant à la possibilité de conventionnement avec les caisses d'assurances à l'image de la chirurgie générale ou de la gynécologie obstétrique.Autre fait mis en avant, la facturation des prestations de soins et autres activités médicales. Se basant sur ses travaux de recherche menés dans les wilayas d'Alger et de Béjaïa, l'intervenant a expliqué à titre d'exemple que "le taux de césariennes effectuées était de 70% dans le privé contre 21% dans le secteur étatique alors que la norme dit qu'au-delà de 15% c'est médicalement injustifié".Les raisons, éviter les risques d'un accident et la facturation de 60 000 à 70 000 DA la césarienne.Quant au fonctionnement interne des cliniques privées, le chercheur dira qu'il y avait une organisation informelle. Des fonctionnements en réseaux, "des stratégies de sélection des clients et pas ceux qui ont des pathologies lourdes" laissés au secteur public, "aucune codification des tarifs d'offres de soins, de rémunération des personnels et médecins".Les médecins, en réalité, sont payés à l'acte, plus ils en font, plus leurs revenus augmentent. "Il existe aussi le forfait bloc à 15 000 DA l'heure ou au pourcentage", dira A. Zhenati. Et d'évoquer, plus grave encore, les "médecins étrangers exerçant le temps d'un week-end pour 2 000 euros au minimum, au noir". Par ailleurs, le conférencier évoquera, sur un autre plan, les inégalités régionales car l'essentiel des cliniques privées se trouve dans les grandes villes du nord du pays.D. Loukil


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