Algérie

A quand les bonnes solutions à Tizi Ouzou'


A quand les bonnes solutions à Tizi Ouzou'
Le transport est incontestablement le ventre mou de la régionLa dernière session de l'APW de Tizi Ouzou aura révélé des failles pour le moins difficiles à combler par les élus, les pouvoirs publics et les entreprises.Le développement local est un défi difficile à relever au vu des multiples problèmes qui se présentent dans tous les domaines.Réunie ce week-end, l'APW a entendu le rapport de sa commission investissement et développement local, équipement et emploi qui a mis en lumière l'état désastreux de l'investissement et de la réalisation des projets de développement dans la wilaya. Il semblerait que c'est carrément la débandade. La Cidee a entre autres soulevé le problème des assiettes foncières attribuées à des investisseurs qui ont disparu dans la nature sans qu'aucun projet ne soit réalisé.En effet, le problème est très profond malgré les assurances maintes fois répétées par les représentants des pouvoirs publics. Quelque 260 projets n'ont pas pu être réalisés parce que selon les investisseurs incriminés, les zones d'activités qui abritent leurs projets ne sont pas viabilisées. Elles n'offrent aucun moyen à même de lancer une petite fabrique. Les problèmes relatifs au foncier apparaissent dès qu'un investisseur arrive et tente de lancer son projet.Sur ce chapitre justement, les élus ne semblent pas jouer leur rôle de représentants des populations locales. La décision de voter une délibération pour la récupération du foncier non utilisé semble justement aléatoire et sans effet, vu que le problème est connu de tout le monde. Les investisseurs ne réalisent pas leurs projets parce que les zones d'activité ne sont pas viabilisées, à l'exception de quelques-unes. Les quelques centaines d'assiettes affectées souffrent de l'éternel problème des oppositions. L'exemple de la zone d'activité de Tigzirt en est un exemple édifiant. Une opposition de citoyens qui présentent des actes de propriété des terrains empêche de grands projets de se réaliser à Tigzirt sans que la situation ne semble inquiéter outre mesure les élus. Pourtant, le litige dure depuis des décennies.Ces performances lamentables se joignent souvent à un manque de sérieux dans l'étude des projets. Inscrite initialement pour redynamiser l'investissement, la zone d'activité prévue à Tizi Ghenniff est contestée non seulement par les populations, mais également par le ministère de l'Agriculture. Il semblerait que l'idée lumineuse de relancer le développement local dans cette région buterait sur le fait qu'elle est située sur des terres à vocation agricole.Les mêmes problèmes sont également à l'origine du mal originel de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir le faible taux de consommation des budgets. Le meilleur exploit n'atteint que 10%. Pis encore, certains secteurs ont affiché un taux de consommation de 0%. La situation, pour rappel, provoque la colère des walis qui se succèdent à la tête de la wilaya de Tizi Ouzou, mais sans qu'une amélioration tangible ne soit constatée. En 2015, ce sont 12 milliards de DA que les élus ont eu à mettre au service du développement local. En ce début 2016, la dernière session de l'APW ne semblait guère constater des améliorations. Bien au contraire, des signaux alarmants apparaissent sur chaque créneau. 4 milliards sont consacrés aux plans communaux de développement (PCD), mais la réalisation de ces projets laisse à désirer et cela se voit dans la qualité des travaux effectués sur les routes, les réseaux AEP et gaz. Sur le chapitre également, les élus réunis ce week-end à l'hémicycle Rabah-Aïssat ont omis de parler de leur responsabilité dans ce chaos urbanistique qui rend infernale la vie des citoyens.En effet, les entreprises réalisatrices n'ont jamais été inquiétées par les maires, à quelques rares exceptions. Celles-ci ont toujours touché leurs honoraires malgré la qualité lamentable de leurs oeuvres. Les maires ne semblent point se rendre compte qu'ils ont un droit de regard. A ce laxisme sur la qualité des travaux se joint la mauvaise synchronisation qui rend les projets éternels. Dans toutes les communes, sur toutes les routes, dans tous les chefs-lieux et villages, les travaux d'aménagement s'éternisent, avalant d'immenses rallonges budgétaires.Aujourd'hui donc, le constat est amer. Une nouvelle façon de gouverner s'impose plus que jamais. Les solutions apportées ne sont que des replâtrages et une perte de temps. Les générations futures payeront pour l'irresponsabilité de beaucoup d'élus qui n'attendent que la fin de leur mandat. Des solutions plus adéquates sont proposées par des connaisseurs jamais consultés ni au niveau des APC ni à l'APW à cause de la suffisance arrogante de beaucoup d'élus.C'est ainsi que beaucoup considèrent que le développement ne dépend pas que de l'argent. Les bonnes solutions coûtent moins cher avec plus d'efficacité. Interrogés, des étudiants affirmaient que la wilaya n'amorcera pas son développement sans au préalable se trouver une vocation. Aujourd'hui Tizi Ouzou ne sait pas sur quel pied danser. Les dépenses budgétaires pour amorcer le développement sont dispersées alors qu'il aurait été plus logique de se concentrer sur une vocation. Mais, sur ce point justement, les responsables locaux, en concertation avec les représentants des citoyens, doivent lancer une réflexion à moyen terme. Jusqu'à aujourd'hui personne ne sait si la wilaya de Tizi Ouzou est bonne pour l'industrie ou l'agriculture ou bien le tourisme. Ainsi, seule une réflexion concertée pour trouver une vocation peut se présenter comme une solution viable pour l'avenir.Par ailleurs, il est à rappeler que le développement dans la wilaya de Tizi Ouzou passe également par la nécessité d'organiser plusieurs secteurs. Le transport est incontestablement le ventre mou de la région. Le constat est alarmant au vu de l'anarchie qui règne actuellement. Le plan de transport de la ville de Tizi Ouzou est une catastrophe au niveau du chef-lieu de la wilaya comme dans les chefs-lieux des communes. Les citoyens n'ont plus le moyen de se déplacer sur les lieux de travail. C'est la paralysie totale car aucune activité économique n'est possible sans travailleurs ponctuels surtout.Enfin, notons que des groupes de jeunes commencent à se manifester pour exprimer leur volonté de prendre part à la gestion de la collectivité locale par la réémergence des modes anciens. Beaucoup d'entre eux estiment que les solutions adaptées à la région passent par des modes de gestion authentiques. La démocratie participative qui permet aux citoyens de participer à la réflexion et à la décision est le meilleur procédé. Testée par la commune d'Ouaguenoun, la gestion qui a réuni les élus et les comités de villages dans toutes les réunions a donné des résultats non négligeables. Seul le villageois connaît ses réels problèmes et les bonnes solutions.


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