Algérie

A deux jours de l'ouverture des plis La privatisation du CPA stoppée



La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie est suspendue à la veille de l'ouverture des plis prévue pour demain ! La nouvelle est tombée hier dans un communiqué laconique du ministère des Finances qui a justifié ce recul par «l'impact non encore évalué de la crise des crédits hypothécaires». La privatisation est de ce fait renvoyée à plus tard dans l'attente d'une «meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux». L'explication par la crise des «subprimes» laisse les spécialistes particulièrement dubitatifs, ce qu'ils retiennent surtout c'est l'incohérence de la démarche. Pendant des années, la privatisation sans cesse retardée du CPA était considérée comme le «signal» décisif confirmant le changement d'optique dans le domaine financier. Ce signal arrive maintenant, à deux jours de l'ouverture des plis, et il est plus déroutant que jamais. Les raisons invoquées par le ministère des Finances risquent d'être peu convaincantes que ce soit pour les banques en lice: BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire (France), Citibank (Etats-Unis), ou pour les observateurs extérieurs. La relation entre l'instabilité des marchés financiers et l'impact de la crise des «subprimes» aux Etats-Unis ne paraissent pas représenter des arguments particulièrement convaincants. Quelques banques parmi les soumissionnaires ont été plus ou moins affectées par les retombées encore mal identifiées de la crise du marché hypothécaire américain mais tous les indicateurs disponibles montrent qu'elles sont assez circonscrites. A moins, bien sûr, que le gouvernement algérien ne dispose d'informations particulières sur l'état de ces banques. Dans les faits, l'impact de la privatisation du CPA sur les marchés internationaux est fort réduit pour ne pas dire imperceptible. Les capitaux concernés sont aisément intégrables dans les structures des banques intéressées par la reprise de la banque publique algérienne. Et cela, note un ancien banquier, n'est «qu'une goutte d'eau dans l'océan des opérations financières quotidiennement menées par les établissements bancaires internationaux». Si le gouvernement algérien paraît soucieux d'éviter les conséquences d'une éventuelle crise catastrophique des fonds spéculatifs et des banques impliquées dans le marché des crédits hypothécaires, il devrait, explique-t-on, s'inquiéter davantage du placement en bons du Trésor américains d'une partie non négligeable de nos réserves de change. Ils notent à cet effet que les indices d'une récession de l'économie américaine s'ajoutant à un conflit majeur au Moyen-Orient nourrissent des inquiétudes légitimes sur la préservation de la valeur des réserves placées en T-Bonds auprès de la Réserve fédérale américaine. «Il est ici question de plusieurs dizaines de milliards de dollars; la magnitude de la crise serait immédiatement ressentie par toutes les économies du monde et aurait des effets directs sur la nôtre, dont le taux de dépendance aux exportations est parmi les plus élevés». DES DEFECTIONS ?
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