Algérie

A bâtons rompus



A bâtons rompus
«Ceux qui ont des idées mais ne savent pas les présenter sont, peu à peu, exclus des débats.» Bernard WerberMon ami Hassan a commenté à sa manière la récente visite du général-président égyptien Al-Sissi (un nom qui rappelle Romy Schneider!): «Il est certainement venu pour protester auprès de l'Eptv qui avait décidé de gommer les feuilletons-chorbas concoctés sur les bords du Nil». Je lui ai simplement rétorqué que cela prouvait que c'est au moins un chef d'Etat qui défend les intérêts de ses électeurs. Mais au-delà de ce point de vue, je pense que le petit écran national va être défiguré sans les matrones bedonnantes qui tortillent du croupion dans des salons kitchs... J'espère toutefois que les programmateurs de la presque Unique sauront trouver des thèmes intéressants pour meubler le vide ainsi causé. Comme notre Télévision nationale s'est toujours vantée de vouloir éduquer nos masses (elle avait choisi les programmes du Moyen-Orient pour compléter les cours d'arabisation forcée, donnés par l'école fondamentale et pour rectifier la doctrine malékite jugée trop rationaliste en nous imposant quelquefois l'imam El-Ghazali jusqu'à deux fois par semaine..), je propose qu'elle organise plus de débats télévisés. Comme «c'est dans la discussion que jaillit la lumière», les débats démocratiques qui ont cruellement manqué au petit écran ont favorisé l'expansion de l'obscurantisme. Un débat public mené avec des personnalités d'horizons divers est mieux qu'une dissertation à condition qu'il n'y ait pas de sujet tabou et que les interdits traditionnels sur certains partis ou doctrines soient levés. Les sujets de dissertation ne manquent pas actuellement tant les préoccupations sont nombreuses: cherté de la vie inexplicable durant le Ramadhan (les fruits et légumes ont pratiquement doublé et la patate est à 60 dinars), accidents de la route, comportement des chauffeurs, politique industrielle pour assurer l'après-gaz de schiste, lutte contre le terrorisme résiduel, évaluation sur des bases scientifiques de la rentabilité des «élus» de l'APN, où va l'argent du pétrole, réchauffement climatique, liberté de la presse et publication des ardoises laissées par des éditeurs indélicats auprès de la SIA avec, dans la marge les subventions versées par l'Anep, situation de l'enfance, les effets du jeûne sur l'activité humaine, publication des chiffres des casseurs du jeûne, Sarkozy qui barbote avec les Schtroumpfs de la justice française, la nouvelle campagne en France contre l'immigration d'origine nord-africaine, la vie syndicale au temps du choléra, les progrès de la maladie due au virus Ebola dans les rangs de Boko-Haram, la nouvelle Constitution apprêtée aux fines herbes, les travelings de la drogue sur l'autoroute Est-Ouest, le feuilleton des mésaventures de Sonatrach, l'influence d'Al Jazeera sur les jeûneurs algériens, les courbes voluptueuses des détournements en plein vol, la liberté de la presse en Afrique du Nord, le manque d'influence des cours des matières importées sur les prix imposés aux consommateurs, la pénurie du lait en sachet, le trafic aérien, le trafic de devises, le trafic d'influences, le retard sur l'application des hausses du Smig sur les retraites, les soirées ennuyeuses devant la télévision...Enfin, il y a de quoi écrire un volumineux ouvrage sur tout ce qui va et surtout sur ce qui ne va pas dans notre cher pays. Evidemment, en cette période de forte inspiration, il est inutile de faire des prospectives, des supputations ou de s'aventurer dans les méandres de la science-fiction: les projets couchés sur papier, laissons-les à leurs auteurs. C'est après ce bref tour d'horizon que ma charmante collègue Meriem m'avait demandé, avec sa mine pétillante, de me pencher sur la question mariage parce que j'évoquais quelques minutes auparavant le changement de comportement chez les individus qui ont eu un jour l'idée (bonne ou mauvaise) de se mettre la corde au cou. Comme dit le poète, s'il faut se pendre un jour autant choisir une corde de qualité. C'est la raison pour laquelle, le mariage, le divorce, les allocations familiales et surtout le Code de la famille sont des sujets intarissables.





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