Algérie

20e partie




20e partie
Résumé : La Bohème refuse de se marier...Elle fuit le hammam et retourne dans son villagenatal... Tant pis si on doit médire sur elle... Pourtant ce ne sera pas le cas...Elle était la femme à tout faire dans certains quartiers. Les ménagères l'envoyaient leur faire des courses, les jeunes mariées faisaient appel à elle pour les aider à emballer leurs paquets, et les hommes qui n'avaient cessé de rôder autour d'elle un certain temps, finirent par la laisser en paix. Elle gagna l'estime de tous et se fit respecter non seulement pour les services qu'elle rendait, mais aussi par sa conduite qu'elle voulait exemplaire. Les gens finirent par oublier le passé, et des propositions de travail affluèrent. Elle finira par opter pour un petit poste de piqueuse sur machine dans un atelier de couture, ce qui lui permettra de prendre plus convenablement en charge sa vieille mère et son petit qui grandissait... Il avait déjà trois ans et avait l'esprit vif et une intelligence hors du commun. Il jouait sans complexe avec les enfants du quartier et courait vers elle, dès qu'il la voyait arriver au coin de la rue. Elle l'avait prénommé Saber... Un prénom prémonitoire, se dit-elle, car ce petit doit affronter plus tard la réalité de son existence...Rien qu'à cette pensée, la Bohème ne pouvait fermer les yeux... Enfin se dit-elle, Dieu est grand et saura m'aider le moment venu.Pour ne point susciter les convoitises, elle se faisait très discrète même dans sa tenue et sa coiffure. Ses cheveux avaient poussé et elle les portait toujours attachés et camouflés sous un foulard, sans songer à leur donner une quelconque forme. Ses vêtements, de coupe très modeste, étaient de couleur sombre et elle s'entêtait à porter des robes qui lui arrivaient à la cheville. Le souvenir de la chemise de nuit que la vieille femme lui avait offerte à son arrivée en ville revenait sans cesse dans son esprit. Elle avait gardé cette chemise de nuit, le manteau, ainsi que les chaussures. Une façon comme une autre de se rappeler ce passage difficile. Et pourtant, elle estime qu'elle s'en était bien sortie.La vie s'écoulait donc paisiblement pour elle. Les journées passaient et se ressemblaient. Sa vieille mère, impotente, lui causait quelques soucis certes, mais elle reprenait toujours le dessus et se disait que seul Dieu pouvait quelque chose pour elle, si ce n'est une rapide délivrance.Un jour, en rentrant de son travail, elle remarque un attroupement et plusieurs véhicules de la Protection civile devant l'entrée de l'immeuble et eut tout de suite un mauvais pressentiment. Elle courut aussi vite que le lui permettaient ses jambes et sa longue robe, et se fraya un chemin parmi la foule.Quelques femmes la regardèrent puis baissèrent la tête... Que s'est-il passé ' Elle tente tant bien que mal d'arriver au portail d'entrée, et n'y réussi qu'après maintes efforts. Sur une civière gisait un corps inerte recouvert d'un drap blanc, et un agent de la Protection civile portait un enfant inanimé....- Il est mort, lui aussi, nous sommes arrivés en retard, lance-t-il comme pour se disculper.La bohème vacilla, puis tente de se rapprocher davantage de la civière... Elle découvre horrifiée le corps de sa mère et juste à côté d'elle, reposait celui de son fils qu'on venait de déposer.- Le gaz, murmure quelqu'un... Ils sont morts asphyxiés.(À suivre)Y. H.





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