Algérie

2009, le paradis




C'est l'hiver ou presque et les couvertures chinoises ont été sorties des placards. Les Algériens se sont serrés dans leurs foyers, au chaud, autour de la faible lumière de leurs téléviseurs pour écouter leurs dirigeants parler de printemps. Dans les chaumières fumantes, deux nouvelles promesses sont ainsi tombées dans le grand panier à paroles. La première est venue du ministre de la Participation, Hamid Temmar, qui a, lui, voulu aussi participer à l'enchantement général en promettant que le pouvoir d'achat des Algériens allait doubler en 2009. Ça fait chaud dans le dos. L'autre promesse est venue d'un autre ministre, celui de la Solidarité, qui a, en signe de solidarité avec son collègue de la Participation, annoncé, pour 2009, à la même date, deux millions d'emplois nouveaux. On connaît la facilité des dirigeants à jeter négligemment des chiffres au visage de l'opinion analphabète et à tracer des horizons lointains à la craie de fonction, en sachant que personne ne compte vraiment et que, de toute façon, d'ici là, soit l'auteur de la promesse ne sera plus là, soit toute la population aura déménagé. Mais si pour le premier des chanteurs de lendemains, on ne peut que croire l'optimisme d'un dirigeant formé à la rigueur, qui parle de réforme bancaire enfin prête alors qu'il suffit d'un simple coup de téléphone de général pour avoir un prêt à taux zéro, on peut mettre en doute le second homme de promesses, formé à l'école des langues et de la diagonale politique. Djamal Ould Abbas, l'homme qui a dernièrement compté les pauvres à l'unité près, non content d'annoncer aux chômeurs la fin du chômage en 2009, a même, pour faire attendre cette catégorie, promis 50 000 emplois prochainement dans le cadre du dispositif « Algérie Blanche ». Si c'est encore une promesse fumeuse destinée avant tout à réchauffer la galette, personne au fond ne sait de quoi il s'agit, parce que, bien sûr, personne n'a daigné expliquer ce qu'était « Algérie Blanche », à part une couleur. Repeindre toute l'Algérie à la Khalifa, avec de la peinture d'importation aux couleurs de l?Otan ? Blanchir tout l'argent sale des circuits parallèles ? Organiser une chasse aux Noirs, avec prime à la clé pour les Blancs, ce qui relancera le pouvoir d'achat ? On ne sait pas. C'est l'hiver ou presque. Les gouvernants sont là, à vendre de la lumière et du vent aux enchères, à des gens qui voient très bien qu'il fait froid. Vivement 2010.





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