
À mi-parcours du 28ᵉ Salon international du livre d’Alger (SILA), qui se tient du 29 octobre au 8 novembre 2025 au Palais des expositions des Pins-Maritimes, la participation égyptienne s’impose comme l’un des temps forts de l’édition. Avec 410 éditeurs arabes sur un total de 1 255 maisons d’édition venues de 49 pays, l’Égypte confirme son statut de leader régional du livre arabe. Parmi les stands les plus fréquentés, deux noms reviennent avec insistance dans les allées : عصير الكتب (Aseer Al Kotb) et دار دون للنشر والتوزيع (Dar Dawen). Retour sur une présence égyptienne à la fois massive, qualitative et résolument tournée vers le public maghrébin.
Sous l’égide de l’Union des éditeurs égyptiens, qui avait ouvert les inscriptions dès juin 2025, plus d’une centaine de maisons d’édition cairotes ont répondu présentes. Malgré quelques retards logistiques signalés lors des premiers jours – certains stands n’ayant été finalisés qu’après le 2 novembre –, la machine égyptienne s’est rapidement mise en marche. Objectif : reconquérir le marché maghrébin, en pleine expansion, et renforcer les liens culturels avec l’Algérie, hôte historique du SILA.
« L’Égypte n’est pas seulement présente, elle est investie », témoigne un visiteur algérien devant le stand d’Aseer Al Kotb. « On sent une vraie volonté de dialogue, pas seulement de vente. »
Installé au stand B34 de la Halle Centrale, عصير الكتب (fondée en 2014) incarne la nouvelle vague de l’édition égyptienne : jeune, connectée, et résolument grand public. Avec plus de 400 titres à son catalogue, la maison excelle dans :
Son stand, l’un des plus animés du salon, propose :
« Nous avons apporté plus de 3 000 exemplaires rien que pour le SILA », explique un responsable commercial sur place. « Le public algérien est exigeant, mais fidèle. Il revient chaque année. »

À quelques mètres, دار دون للنشر والتوزيع (fondée en 2008) cultive une approche différente : qualité plutôt que quantité. Spécialisée dans :
La maison rend notamment hommage à Nabil Farouk, pionnier du roman policier et de science-fiction en arabe, avec une réédition spéciale de sa série Maʿlūmāt ʿĀmma. Son stand, plus discret mais très couru par les intellectuels, accueille des mini-conférences sur la mémoire arabe et les échanges culturels entre Mashreq et Maghreb.
« Nous ne venons pas seulement vendre des livres, nous venons construire des ponts », affirme le directeur éditorial.
Si Aseer Al Kotb et Dar Dawen attirent les foules, d’autres grands noms ne passent pas inaperçus :
| Maison d’édition | Spécialité | Stand |
|---|---|---|
| Dar El Shorouk | Littérature, essais, prix Nobel | Halle Centrale |
| Dar Al Tanweer | Traductions, philosophie | Pavillon arabe |
| Hindawi | Open-access, sciences | Espace numérique |
| Dar Merit | Fiction indépendante | Zone jeunesse & BD |
Ensemble, ces éditeurs exposent plus de 20 000 titres, couvrant tous les genres : du roman historique à la bande dessinée, en passant par la poésie et les manuels scolaires.
Le thème du SILA 2025, « Le livre, carrefour des cultures », trouve une illustration parfaite dans cette délégation égyptienne. Les conférences communes avec des éditeurs algériens, les signatures croisées, et les projets de coédition annoncés (notamment en littérature jeunesse) témoignent d’une dynamique de coopération régionale en pleine effervescence.
Et les chiffres parlent :
À l’heure où le SILA s’apprête à refermer ses portes le 8 novembre, une chose est claire : l’Égypte n’est pas seulement présente, elle est indispensable. Par sa diversité, sa vitalité et sa capacité à parler à tous les publics, elle incarne la richesse du livre arabe contemporain.
Pour les visiteurs encore sur place : ne ratez pas les derniers jours. Les stands égyptiens, et particulièrement Aseer Al Kotb (B34) et Dar Dawen, réservent encore des surprises : dédicaces exceptionnelles, remises spéciales, et peut-être… les prémices de futures collaborations littéraires entre Le Caire et Alger.
Le livre unit. Et cette année, c’est l’Égypte qui tient le fil.
Posté par : litteraturealgerie
Ecrit par : Hichem BEKHTI