Ramadhan 2007

Le gouvernement agira-t-il sur les prix ? Le gouvernement est confronté à une situation des plus difficile à la veille d’une rentrée sociale qui s’annonce également difficile, tenir la promesse faite aux citoyens de faire baisser les prix des produits de première nécessité à l’approche du mois de Ramadhan. Cette promesse, le gouvernement de Abdelaziz Belkhadem l’a formulée le 15 août dernier à travers la mise en place d’un comité de veille ad hoc en réaction à la flambée des prix que connaissent les produits de large consommation. C’était en effet lors d’une rencontre interministérielle (ayant regroupé plusieurs ministres dont ceux du Commerce, de l’Agriculture, de la Solidarité, des Finances) tenue sous la présidence du chef du gouvernement. Le comité de veille ad hoc a été chargé du suivi au quotidien des tendances du marché. Dans les faits, ce comité interministériel a pour mission de proposer des «correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement». C’est ainsi qu’après une multitude de rencontres consacrées à la situation du marché, marqué par une flambée indéniable de certains produits de large consommation (pâtes, lait, fruits et légumes, sucre, semoule...), l’Exécutif a pris officiellement les devants en instituant ce comité de veille pour, dit-il, «garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment en ce qui concerne la poudre de lait et le blé». Le gouvernement, qui explique que «la hausse des prix est due à des raisons exogènes échappant à tout contrôle, mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont progressivement prises en charge», a décidé de prendre encore, note-t-il, «les mesures nécessaires concernant la stabilité des prix des produits déjà subventionnés, comme le lait et le pain». Ce disant, il est utile de s’interroger à la veille du mois de Ramadhan sur le travail accompli par le comité ad hoc douze jours après son installation? A-t-il décidé réellement de prendre des mesures concrètes pour juguler la hausse des prix surtout que le communiqué des services du gouvernement, rendu public le jour de l’installation dudit comité, avait précisé que «la réflexion du gouvernement autour de l’envolée des prix de la poudre de lait sur le marché international, dont l’Algérie est largement dépendante, a commencé au printemps dernier». En d’autres termes, l’équipe drivée par Belkhadem se dit à l’écoute des problèmes inhérents au marché et se dit tout autant engagée à réfléchir autour des raisons des fluctuations du marché qu’à prendre des décisions en vue de stabiliser les prix des produits de large consommation. Cependant, les citoyens sont encore et toujours confrontés à des prix impossibles des produits de large consommation. Selon l’enquête menée par l’Office national des statistiques, l’indice global des prix à la consommation a enregistré une hausse de 3% durant les sept premiers mois de l’année en cours. Le gouvernement agira-t-il sur les prix avant le Ramadhan pour désamorcer une rentrée sociale qui peut lui exploser à la figure? Samira Illoul