Alger - Revue de Presse

Négociations de Manhasset: un échec annoncé


Le Quatrième Round des discussions maroco-sahraouiesa débuté hier à Manhasset, aux Etats-Unis, précédépar une démonstration de force organisée par les autorités chérifiennes enterritoire sahraoui dans sa partie proche des frontières algériennes et par unedéclaration du ministre de l'Intérieur du royaume, ChakibBenmoussa, affirmant que son pays n'accepte «d'autresolution que l'autonomie et rien d'autre».Dans ce climat et à moins d'une surprise extraordinaire, cetterencontre s'achèvera comme les précédentes, c'est-à-dire par un constat d'échec.Sauf qu'il deviendra alors pratiquement impossible d'envisager une poursuitedes négociations entre les deux parties, et qu'il faudra au contraire envisagerle pire.Les Sahraouis ont repris langue avec l'occupant marocain, maisen avertissant la communauté internationale que leur patience a des limites etqu'ils ne se prêteront plus longtemps à l'artifice des fausses vraiesnégociations où il est question de tout sauf du droit à l'autodétermination dupeuple du Sahara Occidental.Ce n'est pas l'attitude de l'ONU et de ses représentants encharge des négociations engagées qui a de quoi tempérer leur impatience. Le «faciliteur onusien» n'a fait en effet que constater enchacune des étapes de celles-ci qu'il n'y a pas eu «d'entrée dans le vif dusujet», sans indiquer qui des deux parties est cause de l'impasse qu'il déplore.Pourtant, le responsable de cette situation est clairement apparent. C'est bienle Maroc, comme vient de le confirmer son ministre de l'Intérieur, qui refusede s'engager dans toute discussion qui n'aurait pas pour objet uniquel'acceptation du projet d'autonomie avancé par le royaume.Encouragé par le coupable silence que les «onusiens» fontsur son refus de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et parl'approbation que lui prodiguent certaines puissances membres du Conseil desécurité, le Maroc semble s'être projeté dans une perspective n'excluant pas leretour à l'épreuve de force militaire avec les combattants sahraouis. Ce queles manoeuvres organisées tout récemment par les Forces armées royales tendentà confirmer.Ce serait là une situation aux risques d'enchaînementimprévisibles et incalculables pour la stabilité de la région. Celle que lePrésident Bouteflika a cherché à exorciser enplaidant, dans son interview accordée à l'agence Reuters, pour la poursuite dudialogue maroco-sahraoui, «la seule voie pourpermettre à la région de trouver définitivement sa sérénité et s'engagerrésolument sur la voie de l'intégration pour relever les multiples défis de laglobalisation».Une invite apparemment refusée par le côté marocain, qui ya répondu en faisant étalage de «sa puissance militaire» et en réaffirmant hautet fort que la seule voie qu'il conçoit est celle de l'autonomie«généreusement» accordée par son roi à «ses sujets sahraouis».
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