Malgré les grands efforts déployés par les
pouvoirs publics pour encourager la production ou faire échec à la spéculation
pour les deux des principaux produits de base, en l'occurrence le lait et la
viande rouge, sur le terrain les résultats escomptés semblent être bien loin
des espérances. C'est toujours durant le mois de ramadan où
la consommation connaît son pic, que le déficit en lait se fait le plus sentir
et ce malgré une production locale qui tourne autour de 35000 litres/jour de
lait cru, considérée satisfaisante et qui avec un petit appoint couvre entièrement
le besoin. Tradition alimentaire oblige, le lait local cru qui est cédé « sous
le manteau » à 50 DA, est le plus prisé et connaît la plus forte demande mais
devient introuvable sur les étals. Quant au lait à base de poudre, il est
indisponible à cause, selon les commerçants, du manque des moyens de transport
frigorifiques. Les services du commerce quant à eux incombent ceci aux
habitudes alimentaires locales qui font que ce type de lait est boudé par le
consommateur. « J'aimerais bien trouver un substitut au lait cru local
notamment lors de la pénurie comme durant ce mois de ramadan, il comble le
manque et coûte moins cher. Malheureusement le lait local est introuvable et le
lait à base de poudre est inexistant ce qui nous force à se rabattre sur le
lait en boîte dont le prix avoisine les 100 DA » rectifie ce consommateur. En
effet, le lait à base de poudre est quasiment inexistant si ce n'est l'informel
qui ponctuellement «importe» de petites quantités et qui fait payer le
consommateur 40 DA le litre au lieu des 25 DA convenus.
L'origine du mal qui fait courir le
consommateur durant chaque ramadan et perturbe toute régulation et
programmation de la direction du commerce réside dans l'exportation frauduleuse
transfrontalière d'une importante quantité de ce lait produit par la mini
laiterie de Maghnia. Tout le monde s'accorde à dénoncer ce phénomène à
l'origine du déficit et pointe le doigt vers les contrebandiers qui alimentent
toute la région extrême Est marocaine de ce produit pour lequel l'Etat a mobilisé
des sommes faramineuses pour l'importation d'un capital bovin et également pour
subventionner aussi bien la production que la collecte et la transformation. Le
lait local déborde à profusion des échoppes d'Oujda alors qu'il brille par son
absence sur la place locale.
Contactés par téléphone, des Marocains
d'Oujda et de Beni Drar confirment l'abondance de ce produit dans leurs
contrées et affirment qu'il est très prisé, à prix égal au lait marocain, pour
sa bonne qualité.
Le déficit s'explique donc par cette
saignée préjudiciable au consommateur directement et à la visée de l'Etat
d'encourager la production locale pour minimiser progressivement la dépendance.
Quant à la viande, son prix est passé de 470 DA/kg avant ramadan à 600 DA
durant la première semaine de ramadan pour terminer ces jours à 680 DA !
L'objectif escompté de l'importation durant
le mois de ramadan de 4000 tonnes de viandes à partir de l'Inde, à savoir la
régulation du prix, ne s'est finalement pas traduite sur le terrain, à
l'extrême Ouest du pays du moins.
Les prix fixés entre 410 et 540 DA annoncés
par le responsable de la Sotracov, unique importateur public de viandes en
Algérie, Djahid Zfizef sont loin de la réalité sur le terrain, ce qui ne
présage rien de bon quand on sait que la viande fraîche suivra sans conteste
celui de celle congelée. L'opération est jugée plutôt compromettante…
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Cheikh Guetbi
Source : www.lequotidien-oran.com